Côte d’Ivoire 2025 : L’ONU vient-elle prévenir un hold-up électoral en costume-cravate ?
La rencontre entre le Président Alassane Ouattara et le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão, revêt une portée politique importante, notamment à six mois de l’élection présidentielle ivoirienne.
Ma lectures :
1. Un message diplomatique voilé de l’ONU
En soulignant que « les élections sont un moment spécial » et que la Côte d’Ivoire est « en bon chemin » pour des élections « paisibles », le diplomate onusien semble envoyer un message d’alerte douce, dans le style feutré des chancelleries. Il insiste subtilement sur la nécessité d’un climat apaisé et d’un scrutin inclusif, ce qui pourrait être interprété comme une inquiétude face aux tensions actuelles : contestations sur les listes électorales, débats sur la candidature de Tidjane Thiam, et rumeurs d’un 4e mandat d’Alassane Ouattara.
2. Une volonté de prévenir une crise préélectorale



Le rappel des exemples « réussis » du Ghana, du Libéria et du Sénégal – tous marqués récemment par des alternances pacifiques ou des processus électoraux crédibles – place la Côte d’Ivoire face à une exigence de normalité démocratique. Cela suggère que l’ONU surveille de près la situation ivoirienne, dans une région de plus en plus instable, et veut éviter une répétition des violences électorales passées (comme en 2010 ou 2020).
3. Une reconnaissance diplomatique pour Ouattara
Du côté du pouvoir, cette rencontre peut aussi être présentée comme une validation internationale de la stabilité actuelle sous la présidence d’Alassane Ouattara. Ce dernier pourrait utiliser ces propos dans sa communication pour montrer que la communauté internationale reconnaît ses efforts et sa gestion des affaires de l’État, en dépit des critiques internes.

4. Une pression indirecte pour un passage de témoin ?
Enfin, certains analystes pourraient voir dans cette visite un encouragement subtil à la non-candidature d’Alassane Ouattara. En vantant l’exemplarité d’élections apaisées et en insistant sur la possibilité pour les peuples de « choisir leur dirigeant », l’ONU pourrait plaider indirectement pour un jeu ouvert, équitable, et sans exclusion, ni confiscation du pouvoir.
Conclusion :
Cette rencontre est à la fois un geste de surveillance diplomatique, un avertissement préventif, et une tentative d’encouragement à la stabilité démocratique. Elle montre que la communauté internationale est attentive, même si elle agit avec discrétion, et que la Côte d’Ivoire sera sous observation dans les mois à venir.

JACQUES ROGER
LECONSERVATEUR