Les États-Unis mettent fin au statut légal de plus de 500 000 migrants latino-américains
Les États-Unis mettent fin au statut légal de plus de 500 000 migrants latino-américains

Washington, le 21 mars 2025 – Dans une décision aux lourdes conséquences humaines et politiques, l’administration du président américain Donald Trump a annoncé la fin du statut légal de plus de 500 000 migrants originaires d’Amérique latine, leur ordonnant de quitter le territoire américain dans les semaines à venir.
Cette décision, rendue publique vendredi, vise environ 532 000 personnes — principalement des Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens — qui avaient été admises aux États-Unis dans le cadre d’un programme humanitaire lancé en octobre 2022 par l’ancien président Joe Biden. Ce programme permettait à certains ressortissants de ces pays d’échapper aux crises politiques, économiques ou sécuritaires sévissant dans leurs pays d’origine, et de s’installer légalement aux États-Unis pour une durée limitée.
Mais l’administration Trump, fidèle à sa ligne dure en matière d’immigration, a estimé que ce dispositif avait été « abusivement détourné » et qu’il ne servait plus les « intérêts nationaux des États-Unis ». Dans une déclaration officielle, le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a indiqué que les bénéficiaires du programme devront quitter le pays dans un délai de quelques semaines, sous peine de mesures d’expulsion.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreuses organisations de défense des droits humains et de l’immigration ont dénoncé une décision « inhumaine » et « politiquement motivée » en pleine année électorale. « Il s’agit de personnes qui ont fui des dictatures, des famines ou des violences. Les renvoyer maintenant, c’est les condamner à l’insécurité, voire à la mort », a alerté un responsable de Human Rights Watch.
Du côté des pays concernés, la consternation domine. À La Havane, Port-au-Prince, Managua et Caracas, les gouvernements se disent « préoccupés » par la décision de Washington, tout en redoutant les conséquences sociales et économiques d’un retour massif de leurs ressortissants.
Cette annonce marque un tournant dans la politique migratoire des États-Unis, et relance le débat sur la gestion des flux migratoires aux frontières sud du pays. Elle risque également de devenir un sujet central dans la campagne présidentielle à venir, opposant deux visions diamétralement opposées de l’Amérique et de son rapport au reste du monde.
Un avenir incertain pour des milliers de familles. Une Amérique divisée. Et une question qui reste en suspens : jusqu’où ira la politique migratoire de Donald Trump ?
JACQUES ROGER