Côte d’Ivoire: Un quatrième mandat pour quoi faire ?
Un quatrième mandat pour quoi faire ?

À peine 18 Conseils des ministres tenus par an, contre 35 lors des premières années de règne. Le constat est sans appel : le régime Ouattara fatigue. Et avec lui, c’est l’appareil d’État tout entier qui s’essouffle. En 2025, il aura 83 ans. Oui, 83. Même lui, jadis, pointait du doigt le Président Bédié en affirmant qu’à 80 ans, on ne devrait plus prétendre diriger un pays jeune, en pleine expansion, et avide d’énergie, de vivacité et de réactivité. Mais le pouvoir, c’est comme une drogue douce qui devient dure : on commence par y goûter, et l’on finit par s’y accrocher jusqu’à l’épuisement.
Trente-cinq Conseils de ministres par an lors du premier mandat, puis du second. La cadence était là, le moteur ronronnait encore. Mais voilà qu’à partir du troisième mandat, le rythme s’effondre : une moyenne de 18 Conseils par an, soit moins d’un Conseil toutes les trois semaines. Sur 52 semaines, on ne travaille plus que 20. Une demi-année de silence, de pilotage automatique, d’affaires courantes gérées au ralenti.




Alors, un quatrième mandat, pour satisfaire qui ?
– Le peuple ? Non, il n’a jamais été consulté.
– La nation ? Elle crie pourtant sa lassitude.
– L’histoire ? Elle a déjà inscrit l’usure au fronton de ce régime.
– Lui-même ? Peut-être.
– Son clan ? Assurément.
– Ses suiveurs ? Probablement. Ceux qui profitent encore des miettes d’un gâteau devenu rassis.
Il ne s’agit plus de gouverner, mais de durer. Il ne s’agit plus de servir, mais de se maintenir. Pendant ce temps, les chantiers stagnent, les conseils désertent, les décisions attendent, et la jeunesse désespère.
Mais puisque le Président ne semble plus entendre, rappelons-lui ses propres paroles :
“À 80 ans, on ne doit plus être chef d’État.”
Monsieur le Président, votre propre sentence vous rattrape. Ne faites pas l’affront de l’ignorer.
Jacques Roger
