ALLEMAGNE: L’ascension avortée de l’AfD : Elon Musk échoue à influer sur le scrutin allemand
L’échec d’Elon Musk à propulser l’AfD au pouvoir en Allemagne
Le parti d’extrême droite allemand AfD a réalisé un score historique, mais restera hors du gouvernement.
Un pari raté pour Elon Musk

Elon Musk, habitué à influencer les débats politiques et médiatiques aux États-Unis, n’a pas réussi à imposer sa marque en Allemagne. Malgré son soutien médiatique appuyé au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), les électeurs allemands ont tranché : ce dernier ne participera pas au gouvernement.
Les élections anticipées de dimanche, provoquées par le vote de défiance du chancelier Olaf Scholz en décembre dernier, ont vu l’AfD terminer en deuxième position avec environ 20 % des voix. En tête du scrutin, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), ancien parti d’Angela Merkel, a remporté environ 29 % des suffrages, ouvrant la voie à l’accession de son leader Friedrich Merz au poste de chancelier.
L’AfD : un parti radical sous surveillance

Fondé en 2013 comme un parti eurosceptique, l’AfD s’est progressivement radicalisé, au point d’être placé sous surveillance par les services de renseignement allemands pour ses liens avec l’extrémisme. Certains de ses dirigeants ont été condamnés pour l’usage de slogans nazis interdits, et le parti défend des positions ouvertement xénophobes et nationalistes.
À l’instar de Donald Trump, l’AfD milite pour des expulsions massives d’immigrés et prône le concept de « remigration », un euphémisme pour le renvoi des citoyens jugés non assimilés. Ce discours s’inscrit dans la théorie complotiste du « Grand Remplacement », selon laquelle les Européens blancs seraient victimes d’une conspiration orchestrée par les immigrés pour « remplacer » les populations natives. Cette idéologie a inspiré plusieurs attaques terroristes, notamment à Christchurch, Pittsburgh, Buffalo et Bratislava.
L’Allemagne résiste à l’influence de Musk

Malgré son influence considérable dans le domaine technologique et médiatique, Elon Musk n’a pas réussi à imposer son agenda politique en Allemagne. Son soutien ouvert à l’AfD n’a pas suffi à faire basculer l’opinion publique allemande, qui reste profondément marquée par son histoire et soucieuse de maintenir un rempart contre l’extrémisme.
Si l’AfD enregistre un score électoral sans précédent, sa mise à l’écart du gouvernement montre que l’Allemagne n’est pas prête à céder aux sirènes du populisme d’extrême droite. Pour Musk, cette élection est un rappel que, malgré son immense pouvoir d’influence, il ne peut pas toujours dicter l’avenir politique des nations.
JACQUES ROGER