POURQUOI, VOUS FAITES ÇA? Le favoritisme, le népotisme et le rattrapage en Côte d’Ivoire: quand les réseaux d’influence l’emportent sur le mérite

En Côte d’Ivoire, le favoritisme, le népotisme et la rattrapage sont des pratiques courantes dans la nomination de hauts fonctionnaires, de directeurs d’entreprises publiques et d’autres postes clés. Un exemple frappant de cette réalité est la concentration de la plupart des postes de haut niveau dans les mains d’une région, en l’occurrence la région du Nord.
Cette région semble avoir été largement négligée pendant les années de présidence de Félix Houphouët-Boigny, qui a dirigé la Côte d’Ivoire de son indépendance en 1960 jusqu’à sa mort en 1993. Pendant cette période, les postes clés dans l’administration, les entreprises d’État et les institutions ont été occupés principalement par des personnes originaires du sud, en particulier de la région du centre. Cette “marginalisation” du nord a été utilisée comme argument pour justifier la rébellion menée par SORO et la prise des armes contre la Côte d’Ivoire.
Sous la présidence de BEDIE de 1993-1999, la région du nord de la Côte d’Ivoire a connu selon elle, une marginalisation accrue. La politique de l’ivoirité, initialement conçue comme un moyen de rassembler tous les Ivoiriens des quatres coins du pays, s’est malheureusement transformée en un instrument de discrimination contre des non-ivoiriens et des populations du nord. Avec une population totale d’environ 15 millions d’habitants en 1995, dont 30 à 40 % sont d’origine étrangère, la Côte d’Ivoire est désormais confrontée à la nécessité de réguler les flux migratoires et de réformer le système très libéral mis en place dans les années 60-70 par Houphouët-Boigny, qui accordait aux immigrants des droits tels que l’accès à la terre, aux emplois publics et à la participation aux élections. Ces réformes viseraient à avantager les Ivoiriens « de souche ».
Cependant, avec l’arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo en 2000, originaire de la région du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, cette tendance avait commencé à changer. Cependant, Gbagbo lui aussi avait a nommé de nombreux membres de sa propre région à des postes clés, en particulier dans l’armée et dans les services de renseignement. Les membres des autres régions ont été progressivement écartés ou marginalisés.
En 2010, Alassane Ouattara, originaire du nord de la Côte d’Ivoire, est arrivé au pouvoir à la suite d’une crise politique et militaire qui a divisé le pays. Depuis lors, les membres de sa région d’origine ont pris le contrôle de la plupart des postes de haut niveau dans l’administration, les entreprises d’État et les institutions.
Cette concentration de pouvoir a entraîné des frustrations et des mécontentements dans les autres régions du pays, qui se sentent marginalisées et privées d’opportunités. Les accusations de favoritisme, de népotisme et de rattrapage sont monnaie courante, alimentant les tensions entre les différentes régions et les différents groupes ethniques de la Côte d’Ivoire.
Cette concentration du pouvoir entre les mains d’une seule région a pour conséquence une forte tendance au favoritisme et au népotisme dans la distribution des postes et des ressources. Les membres de cette région ont tendance à privilégier leurs proches et leurs alliés politiques, au détriment des autres régions et des personnes qualifiées mais qui ne font pas partie de leur cercle.
De plus, cette pratique de favoritisme est souvent justifiée par une logique de rattrapage, censée compenser les inégalités entre les différentes régions du pays. Cependant, cette logique de rattrapage est souvent utilisée comme une excuse pour justifier l’injustice et le favoritisme.
Cette situation a des conséquences néfastes sur le développement économique et social du pays, car elle décourage les compétences et les talents des autres régions, qui sont souvent obligés de quitter le pays pour trouver des opportunités ailleurs. Elle génère également un sentiment d’injustice et de frustration chez les citoyens qui ne sont pas originaires de cette région, et qui ont l’impression d’être exclus du pouvoir et des ressources du pays.
LES DIRECTEURS DES HAUTS POSTES ET ENTREPRISES DE L’ÉTAT (UN DOCUMENT QUE NOUS AVONS REÇU PAR UN CHERCHEUR DE LA SOCIÉTÉ CIVILE)
DN BCEAO : Chalouho Coulibaby DG BNI : Youssouf Fadiga DG Banque Populaire : Issa Fadiga DG BNETD : Coulibaby Kinapara DG CGRAE : Siriki Diarrassouba DG Impôts : Ouattara Abou Sié DGA Impôts: Maferima Bamba Mbaya DGA Impôts : Cissé Aboubacary Inspecteur Général des Impôts : Dosso Sori DG Douanes: Dah Sansan DGA Douanes: Issa Ouattara Touré Bakomba Inspecteur général des Finances : Sylla Lassana DG du Budget : Traoré Seydou DG Stratégie et Cordination des Aides: Cissé Marcelin DG Anare : Traoré Amidou PCA Anare : Youssouf Fofana DG CI-ÉNERGIE : Noumory Sidibe DG AIGF: Coulibaby Yacouba DG Ageroute: Coulibaby Fabrice DG Police : Kouyaté Youssouf Cdt Sup Gendarmerie : Touré Apalo CEMGA : Doumbia Lassina | DG Anader : Dr Cissé Sidiki DG IDT : Yeo Adama DG Sotra : Bouaké Meité PCA Sotra : Youssouf Sylla DG Eaux et Forêts : Adama Tondossoma DG Sodefor: Sangaré Mamadou PCA Sedefor : Koné Ousmane DG du Tourisme : Ahmadou Abdoulaye Diallo DG CI Tourisme : Mme Maleka Condé Mourad DG Port Abidjan : Hien Sié Yacouba PCA PAA : Abdou Touré DG Port San pedro : Lamizana Hilaire PCA Port San Pedro : Yaya Dembele DG CNRA : Abderamane Sangaré DG CDC-CI : Fofana Lassina DG Burida : Ouattara Karim DG OIC : Issoufou Sidibe PCA OIC : Fako Koné DG ANRMP : Ouattara Oumar PCA ANRMP : Coulibaby Penagnaba Président Chambre de Commerce : Fama Touré Président Chambre Agriculture : Bamba Sindou Président Chambre des métiers : Bamba Kassoum |
DG ONEP : Ibrahima Berté CEMA Adjt : Dem Ali DG INS : Bah Ibrahima DG I2T : Bamba Adama PCA I2T : Siantoni Kafana Koné DG Sonapie : Diabaté Kaladji PCA Sonapie : Diarrassouba Maferima DG ANAH (Sicogi): Traoré Brahima PCA ANAH : Koné Brahima dit Bright DG ONS : Mariam Koné Yoda PCA ONS : Bahima Coulibaby DG de la Santé : Pr Samba Mamadou DG AMU CMUA: Karirm Bamba DG CIE / SODECI : Ahmadou Bakayoko DG Lonaci : Dramane Coulibaly DGA Lonaci : Karim Ouattara PCA Lonaci : Coulibaby Lenissongui DG CIDT : Silue René PCA CIDT : Fanny Ibrahima DG Utexi : zodje Koné DG Utexi : zodje Koné DG CRO : Bamba Siaka B. | DG ONAD : Amara Sanogo DG ADERIZ: Yacouba Dembele DG SIB (Société Ivoirienne de Banque) : Mohamed El Ghazi DG Chu Cocody : Djoussoufou Meite DG Conseil Café / Cacao : Kone Brahima DG RTI : Fausseni Dembele DG ARTCI : Namahoua Toure DG Orange CI : Mamadou Bamba DG MTN CI : Djibril Ouattara DG Petroci : Vamissa Bamba DG INPHB : Moussa Abdoul Kader Diaby DG IPNETP : Berte Zakaria DG ENSEA : Pr Ouattara Lassine DG ARSTM : Coulibaby Karim DG ECG : Cissé Yacouba DG NPSP : Dr Kouyaté Ibrahim DG Banque de Sang : Dr Konaté Seydou DG Fonction Publique : Soro Gninagafo DG SIR : Tiotioho Soro PCA SIR : Gle Soumaila je Bakayoko DG RTI 2 : Kady Fadiga DG CHU d’Angré : Gueye Idrissa |
– DG Anaged : Mme Sarhan Tenin Ouattara épouse Koné Bright et nièce du PR, fille de Gaoussou Ouattara – DGA Petroci : BAMBA Barakissa (Ex Agent de Banque) – DG GESTOCI : DOUMBIA Ibrahima (Niveau CAP- BT Comptabilité) Il est de DUEKOUE et Neveu du Gd Médiateur Adama TOUNGARA de DUEKOUE aussi). – *DGA GESTOCI : Mme Nina Keita Kamara (nièce du PR, fille de sa sœur Sita et épouse du Ministre Adama Kamara) Plusieurs Ministres + Présidents Institutions+ Représentants Extérieurs+ Dir Cab, etc.. Ceci n’est pas exhaustif ! Dans la moyenne autour de 70% des hauts postes pour une population de 20% – 30% du Pays (Une analyse plus pointue nous conforterait mieux) Certes de nombreux postes sont dévolus par les cadres de diverses régions mais force est de reconnaître que le nord par le fait du rattrapage ethnique occupe 75 % à 80% des hautes fonctions de l’État… HOUPHOUET le père fondateur n’a pas fait ça ! BEDIE n’a pas fait ça ! GUEI n’a pas fait ça ! GBAGBO n’a pas fait ça ! NB: NOUS AVONS PUBLIÉ LA LISTE TELLE QUE REÇUE ET NOUS NE SOMMES PAS EN MESURE DE CONFIRMER TOUS LES NOMS ET FONCTIONS. CETTE LISTE N’EST PAS EXHAUSTIVE |
LE GOUVERNEMENT ET AU TITRE DE LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE (23 sur 35 MEMBRES)

1- Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Diaspora Mme Kandia KAMISSOKO CAMARA 2- Ministre d’Etat, Ministre de la Défense : M. Téné Birahima OUATTARA 4- Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme : M. Jean Sansan KAMBILÉ 5- Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité : Gal Vagondo DIOMANDÉ 6- Ministre du Plan et du Développement : Mme Nialé KABA 7- Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie: M. Mamadou Sangafowa COULIBALY 9- Ministre des Transports: M. Amadou KONE 10- Ministre de l’Economie et des Finances M. Adama COULIBALY 11- Ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme : M. Bruno Nabagné KONE 12- Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat : M. Moussa SANOGO | 15- Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation : Mme. Mariatou KONÉ 16- Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME : M. Souleymane DIARRASSOUBA 9- Ministre des Ressources Animales et Halieutiques : M. Sidi Tiémoko TOURÉ 20- Ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, Porte-parole du Gouvernement: M. Amadou COULIBALY 21- Ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion Professionnelle et du Service Civique, Porte-parole adjoint du Gouvernement : M. Mamadou TOURÉ 22- Ministre du Tourisme: M. Siandou FOFANA 23- Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique: M. Adama DIAWARA 25- Ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité : M. Bouaké FOFANA 28- Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale : M. Adama KAMARA 29- Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant : Mme. Nassénéba TOURÉ |
AU TITRE DE LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE (3/3) 1- Ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République : M. Abdourahmane CISSÉ 2- Ministre auprès du Président de la République, chargé des Relations avec les Institutions de la République : M. Gilbert Koné Kafana 3- Ministre, Directeur de Cabinet du Président de la République : M. Fidèle Gboroton SARASSORO |
Pour remédier à cette situation, il est important de promouvoir une culture de mérite et de compétence dans la gestion des affaires publiques, en veillant à ce que les postes soient attribués sur la base des compétences et du mérite, plutôt que sur la base de l’appartenance régionale ou de la proximité politique. Il est également important de promouvoir la diversité régionale et ethnique dans la composition des institutions et des organes de décision, afin de garantir une représentation équitable de toutes les régions et de toutes les communautés du pays.
La Côte d’Ivoire compte 15 institutions (officiel)
La Constitution ivoirienne de 2016 a prévu dix institutions, notamment celles exerçant le pouvoir exécutif (président de la République, vice-président, gouvernement), les Institutions parlementaires qui sont l’Assemblée nationale et le Sénat , les Institutions juridictionnelles (Conseil constitutionnel, Cour de cassation, Conseil d’Etat, Cour des comptes).
Elle consacre également comme institution le Conseil économique, social, environnemental et ciculturel (CESEC) ainsi que le médiateur de la République et la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels.
Aux côtés de ces institutions dites constitutionnelles, des structures ont acquis le statut d’institution du fait de la mission d’intérêt général qu’elles assurent. Elles sont considérées comme des structures assimilées.
Il s’agit, entre autres, de la Grande Chancellerie de l’ordre national, la Commission électorale indépendante (CEI), la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG) et l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD).
18 institutions (9 ou 10/18)
- Président de la République: Alassane Ouattara
- Vice-président : Tiémoko Meyliet Koné
- Gouvernement : 1er ministre Patrick Achi (23 sur 35 membres)
- Assemblée nationale : Adama Bictogo
- Sénat :Jeannot Ahoussou Kouadio
- Conseil constitutionnel : Ex-Amadou Koné / Nanaba Camara
- Cour de cassation: Nanaba Camara
- Conseil d’Etat : Patrice Yao Kouakou
- La cour suprême : René Aphing Kouassi
- Cour des comptes : Kanvaly Diomandé
- Conseil économique, social, environnemental et ciculturel (CESEC: Aka Aouelé
- Médiateur de la République: Adama Toungara
- Chambre nationale des rois et chefs traditionnels : Desiré Amon Paul Tanoe
- Grande Chancellerie de l’ordre national: Henriette Dagri Diabaté
- Commission électorale indépendante (CEI): Ibrahime Coulibaly Kuibiert
- Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD) : Antoine Asseypo HAUHOUOT
- Haute Autorité de la bonne Gouvernance : Ngolo Fotogoma Coulibaly
- Inspecteur Générale de l’État : Ahoua N’doli Theophile
Alassane Ouattara Tiémoko Meyliet Koné Adama Bictogo Amadou Koné Nanaba Camara Kanvaly Diomandé Adama Toungara Henriette Dagri Diabaté Ibrahime Coulibaly K. Ngolo Fotogoma Coulibaly
Et pourtant, les mêmes personnes qui critiquaient cette pratique lorsqu’elles étaient dans l’opposition ne semblent pas gênées de l’utiliser aujourd’hui
LAMINE DIABATÉ AU NORD
En effet, cette pratique de favoritisme et de népotisme a souvent été dénoncée par les opposants politiques en Côte d’Ivoire. Cependant, une fois arrivés au pouvoir, ces mêmes politiciens ont souvent continué à nommer leurs proches et alliés politiques à des postes clés de l’État, de l’administration et des entreprises publiques. Cette pratique est largement répandue en Côte d’Ivoire, où les réseaux de patronage et de clientélisme sont très influents dans les cercles politiques et économiques.
Cependant, cette politique de rattrapage est souvent critiquée pour son inefficacité et son manque de transparence. En effet, il est souvent difficile de savoir comment les décisions de nomination sont prises et sur quelle base les candidats sont sélectionnés. De plus, le rattrapage peut parfois être utilisé pour justifier la nomination de personnes incompétentes ou corrompues, au détriment du mérite et de l’intérêt général.
En 1991, paraît une Charte nordiste anonyme : Le Grand Nord en marche, largement diffusée sous forme de tract, puis reprise en tant qu’extraits dans différents journaux, denoncait aussi selon les auteurs, le favoritisme, le népotisme et le tribalisme sous le président Bédié.
En somme, le favoritisme, le népotisme et la politique de rattrapage sont des pratiques largement répandues en Côte d’Ivoire, qui contribuent à renforcer les réseaux de patronage et de clientélisme au sein des cercles politiques et économiques. Ces pratiques ont souvent été dénoncées par l’opposition, mais une fois au pouvoir, les politiciens ont tendance à les reproduire, ce qui alimente la frustration et la méfiance de la population envers les institutions publiques.
En conclusion, il est crucial de mettre fin aux pratiques de favoritisme, de népotisme et de rattrapage en Côte d’Ivoire pour garantir une répartition équitable des ressources et des opportunités dans tous les secteurs de la société. Les responsables politiques et les dirigeants doivent être choisis en fonction de leurs compétences et de leur mérite, plutôt que de leur appartenance régionale ou de leurs liens familiaux.
Il est également important de mettre en place des mécanismes de contrôle et de transparence pour lutter contre ces pratiques et garantir une gestion saine et responsable des ressources publiques. Enfin, il est essentiel d’impliquer la société civile, les médias et les citoyens dans la surveillance et la dénonciation de ces pratiques afin de promouvoir une culture de responsabilité et de redevabilité.
Il est important de souligner que la publication de ces informations ne vise en aucun cas à envenimer la situation ou à raviver les vieilles plaies de la division. Au contraire, elle vise à interpeller tous les Ivoiriens sur la nécessité d’agir pour corriger ces injustices et abus. Nous devons tous travailler ensemble pour garantir une justice impartiale et équitable pour tous les citoyens de la Côte d’Ivoire, sans distinction de statut social ou politique.
JACQUES ROGER
