GABON 2025: Jean-Claude Nzamba Notre invité : « Le Gabon nouveau n’est pas une illusion, il se vit chaque jour sur le terrain »
Jean-Claude Nzamba : « Le Gabon nouveau n’est pas une illusion, il se vit chaque jour sur le terrain »
Ancien acteur actif de la diaspora gabonaise aux États-Unis, Jean-Claude Nzamba est revenu au pays après des années de lutte à distance contre le régime Bongo. Aujourd’hui, il vit la transition de l’intérieur. Invité du Jacques Roger Show sur Radio Afrique 2050, il livre un témoignage puissant, engagé et ancré dans le réel. Pour lui, la promesse d’un Gabon nouveau n’est pas un simple slogan, c’est une dynamique tangible, vécue et portée par le peuple.
De la lutte à distance à l’engagement sur le terrain
« Ce n’est pas une question de continuité. J’ai longtemps combattu l’ancien régime depuis la diaspora, avec plusieurs compatriotes aux États-Unis. Nous avons créé la première société civile gabonaise à l’étranger : La Diaspora Gabonaise pour la Démocratie, les Droits de l’Homme et la Bonne Gouvernance », rappelle Jean-Claude Zamba. Il évoque les années de gel dans la fonction publique, les injustices subies, les arrestations arbitraires, et l’exclusion de ceux qui osaient critiquer le système.
Aujourd’hui, il se réjouit de voir que « les Gabonais peuvent revenir dans leur pays sans être inquiétés ». L’adoption de la nouvelle Constitution de la Cinquième République, selon lui, marque une véritable rupture. « Ce texte est le fruit d’un dialogue inclusif entre Gabonais de toutes les régions et de la diaspora. Il corrige les dérives de l’ancien système et ouvre une nouvelle ère », affirme-t-il.
Pas de purgation aveugle, mais un appel à rassembler

À ceux qui dénoncent le retour d’anciens dignitaires du régime Bongo autour du président Oligui Nguema, Nzamba répond avec hauteur :
« On ne construit pas une nation en excluant. Tous ceux qui veulent travailler honnêtement pour le pays doivent être appelés à la table. »
Il rappelle que même Oligui Nguema a servi l’État sous l’ancien régime : « Doit-on le rejeter pour cela ? Ce qui compte, ce ne sont pas les anciennes fonctions, mais la volonté de rupture dans les actes. »
Un pays qui respire à nouveau
Nzamba raconte : « Quand je suis revenu au pays, beaucoup de Gabonais m’ont dit : ‘Enfin, on peut respirer.’ Les gens peuvent parler librement, sortir sans peur, débattre sans crainte d’être arrêtés. Et déjà ça, c’est une grande victoire. »
Sur le plan administratif, il salue les réformes engagées dans la fonction publique, notamment la levée du gel de dix ans et la révision de la limite d’âge pour l’entrée dans la fonction publique. Il évoque aussi le retour des bourses scolaires, la régularisation des pensions des retraités, et le début du paiement de la dette intérieure, qui étouffait les entreprises locales.
Une baisse du chômage visible grâce à des programmes concrets
Interrogé sur la baisse du chômage de 17 %, Jean-Claude Nzamba cite des exemples concrets :

- Le programme “Un Gabonais, un taxi”, avec déjà plus de 800 véhicules livrés à des jeunes auto-entrepreneurs.
- La création de la Banque de l’Entrepreneuriat (BSEG) pour financer les petites et moyennes entreprises.
- La mise en place de mécanismes de suivi, d’accompagnement et de formation, avec l’appui de la Banque centrale.
« Les jeunes retrouvent leur dignité. Ils peuvent enfin subvenir aux besoins de leurs familles. Ce n’est pas de la théorie : on les voit, ces taxis, circuler dans les rues. On voit les gens travailler, heureux, debout », témoigne-t-il.
Une campagne électorale marquée par un réveil démocratique
Sur la campagne en cours, Jean-Claude Nzamba observe une ferveur populaire inédite :
« Les Gabonais sont debout. Ils se sentent concernés. Le ministère de l’Intérieur a même dû prolonger la période d’inscription tant l’affluence était forte. Je ne me souviens pas avoir vu ça depuis 30 ans. »
La nouvelle Constitution prévoit la présence obligatoire d’observateurs internationaux. Le Commonwealth est déjà sur le terrain. « Cela montre qu’on n’a rien à cacher », affirme-t-il.
L’espoir retrouvé : routes, écoles, agriculture, santé
Nzamba insiste sur le fait que l’espoir n’est plus théorique. Il cite :
- La réhabilitation des routes et des écoles.
- La relance de l’agriculture, avec une foire agricole nationale qui a mobilisé des producteurs de tout le pays.
- Les efforts de digitalisation du système de santé, financés par la Banque mondiale, pour améliorer l’efficacité des soins et réduire les pertes de temps inutiles dans les hôpitaux.
« Un patient n’aura plus besoin de transporter son dossier médical d’un centre à un autre. Le médecin à Libreville pourra consulter à distance un malade à l’intérieur du pays. Cela change la vie ! »
Conclusion : “Le Gabon est en train de se relever”
Pour Jean-Claude Nzamba, le Gabon n’est plus à la croisée des chemins : il est en marche.
« On ne parle pas ici de politique politicienne. On parle d’actions concrètes, visibles, ressenties. Ce Gabon nouveau, ce n’est pas une invention. Il est là, il se construit chaque jour, avec ses imperfections, mais avec courage et foi. »
Il conclut avec espoir :
« Pour une fois, les Gabonais sentent que leur voix compte. Et ça, ça n’a pas de prix. »
JACQUES ROGER
