GABON 2025: Où est passé l’argent de la campagne du candidat Oligui Nguema dans la diaspora ?
Dr Jean-Aimé Mouketou : “Je soutiens la Révolution libératrice portée par le président Oligui Nguema”
Invité du Jacques Roger Show sur Afrique2050, le Dr Jean-Aimé Mouketou, enseignant et figure emblématique de l’opposition historique au régime Bongo, a livré un plaidoyer fort en faveur du processus de transition au Gabon. Sans langue de bois, il est revenu sur son engagement, sa foi en un “Gabon réinventé” et les dérives qu’il observe au sein même du dispositif de campagne.
“Je soutiens un homme d’État au pouvoir pour la première fois”
« Ce qui s’est passé le 30 août 2023 restera dans l’histoire du Gabon. C’était une révolution libératrice, une rupture salvatrice opérée par nos forces de défense et de sécurité. Elles ont mis fin à un régime qui empêchait le peuple de rêver et de rejoindre la modernité », affirme d’emblée le Dr Mouketou.
L’universitaire, qui a passé plus de 30 ans dans l’opposition, revendique aujourd’hui un tournant majeur dans son engagement : « J’ai soutenu les grandes figures de l’opposition : Pierre Mamboundou, André Mba Obame, Paul Bassolé Abessolo, Jean Ping… Et malgré les victoires dans les urnes, aucun n’a pu accéder au pouvoir à cause du système verrouillé. Pour la première fois, je soutiens un homme déjà en fonction, un président en exercice. C’est une première dans mon parcours. »
Pour lui, ce choix est tout sauf opportuniste. « C’est un choix bantou. Le bantou observe, écoute, voit loin. Et quand il dit oui, c’est oui. J’ai dit oui au président Brice Clotaire Oligui Nguema et au CTRI. Et je m’y tiens », explique-t-il.

“Ce n’est pas une affaire de slogan, c’est une affaire d’actes”
Face aux doutes suscités par le slogan “Pour un Gabon nouveau”, Jean-Aimé Mouketou est catégorique : « Le vrai enjeu, ce ne sont pas les slogans. Le Gabon que nous soutenons aujourd’hui se réinvente dans les actes. En moins de deux ans, le président Oligui a fait ce que le régime d’Ali Bongo n’a pas réalisé en 14 ans. »
Il poursuit : « C’est un président d’action, pas de maquettes. Il est sur le terrain, il agit. Il ne promet pas, il construit. Nous avons tout pour réussir, comme l’ont fait les pays du Golfe qui étaient autrefois derrière nous. Il suffit de volonté politique et de discipline. »
À ceux qui accusent les anciens opposants d’avoir trahi leur combat en s’alliant avec des anciens dignitaires du régime déchu, il rétorque : « Je n’ai trahi personne. Je défends mon pays, tout simplement. Et je suis aux côtés de ceux qui le font avancer. »
“Oui, il y a des infiltrés. Mais le président Oligui n’est pas naïf”
Interrogé sur le retour en force de certains anciens du régime Bongo autour du président Oligui, le Dr Mouketou nuance : « Il faut distinguer les patriotes qui ont compris que le régime Bongo est fini, et les nostalgiques qui rêvent de revenir. Mais le président Oligui n’est pas dupe. Il observe, il teste, il connaît ceux qui veulent bloquer la transformation. Il n’est pas un dictateur, mais il est vigilant. »

Et d’ajouter : « S’ils ne montent pas dans le train du développement, ils en seront éjectés par la force du peuple, car nous sommes nombreux à veiller. Nous sommes ses soldats — pas des soldats en armes, mais des soldats de la République. »
Alerte sur la gestion opaque des fonds de campagne dans la diaspora
Dans la dernière partie de l’émission, le ton devient plus grave. Dr Mouketou dénonce une opacité inquiétante dans la gestion des fonds de campagne dans la diaspora : « Nous avons appris que l’argent de la campagne est arrivé, mais au lieu de passer par les canaux officiels, il aurait été détourné par un individu que certains prétendent être du CTRI. Moi, je doute fortement qu’il en fasse partie. Je connais les militaires du CTRI : ce sont des hommes intègres, respectueux. Ce monsieur ne leur ressemble pas. »
Il s’interroge : « Comment un seul homme peut-il se retrouver en possession des fonds de toute une campagne présidentielle ? Même ses propres collaborateurs ne savent pas ce qu’il en fait. »
Le mouvement Pensée Patriotique, que Mouketou dirige dans la diaspora, dit n’avoir rien reçu officiellement. Pourtant, le travail est fait sur le terrain : « Nous avons organisé un grand meeting à Paris avec plus de 700 personnes. À Abidjan, Dakar, Washington, Pékin, les délégations sont mobilisées. Mais nous exigeons que la gestion de ces fonds soit transparente, car il s’agit de l’argent du contribuable gabonais. »
Conclusion : “Le diable n’existe plus dans notre camp”
Face aux critiques, certains iront jusqu’à dire que ceux qui soutiennent Oligui Nguema ont « pactisé avec le diable ». Dr Mouketou répond, d’un ton calme mais ferme :
« Non, Jacques, le diable n’existe plus dans notre camp. Il n’y a ni barbares ni revenants du passé dans le cœur du projet. Il peut y avoir des infiltrés, mais ils seront démasqués. Ce que nous construisons, c’est un Gabon nouveau, enraciné dans les valeurs, dans le travail, et dans l’espoir retrouvé. »

JACQUES ROGER