Invité de TV5 Monde, Tidjane Thiam mise sur l’apaisement et l’unité pour relancer le PDCI-RDA en vue de 2025
Inivité de TV5 Monde, Tidjane Thiam mise sur l’apaisement et l’unité pour relancer le PDCI-RDA vers 2025
À quelques mois de l’élection présidentielle, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Tidjane Thiam, multiplie les gestes d’ouverture et affiche sa volonté de rassemblement. La levée récente des sanctions disciplinaires au sein du parti illustre une stratégie clairement tournée vers l’unité et la préparation d’une alternance démocratique.
En prélude à la réunion du Bureau politique du 5 avril à Yamoussoukro, Tidjane Thiam a pris une décision symbolique mais politiquement forte : la levée des sanctions contre tous les militants visés par des mesures disciplinaires. Cette décision vise, selon lui, à sortir d’une crise « injustifiée », initiée par un seul délégué parmi les 392 que compte le parti en Côte d’Ivoire.
« Dans un esprit d’apaisement, j’ai estimé qu’il valait mieux supprimer cette sanction. Il ne s’agissait que d’un cas isolé », a-t-il précisé, tout en dénonçant la judiciarisation du différend, contraire aux statuts du parti.

Une dynamique de réconciliation interne… et nationale
Cette décision de clémence interne résonne avec la posture que défend Thiam à l’échelle nationale. Inquiet de la tournure que prend le processus électoral, notamment après la publication de la liste électorale provisoire le 17 mars par la CEI, le président du PDCI-RDA plaide pour des élections inclusives. Il estime que des figures comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé ou Guillaume Soro devraient pouvoir se présenter à la prochaine présidentielle.
« Pour qu’une démocratie fonctionne, il faut dépasser certains conflits. Un geste de générosité qui permette à chacun d’être candidat serait salutaire », a-t-il affirmé, évoquant l’esprit de dialogue et de pardon cher à Félix Houphouët-Boigny.
Une coalition pour une alternance pacifique
Le 10 mars dernier, Thiam a lancé, aux côtés d’autres partis d’opposition, la « Coalition pour l’alternance pacifique ». Cette initiative, qui n’est pas une alliance électorale, vise à exiger des réformes électorales profondes pour garantir des élections libres, équitables et transparentes.
Mais au-delà du cadre politique, c’est la situation sociale et humaine du pays qui motive son engagement.
« L’espérance de vie en Côte d’Ivoire est de 59 ans, contre 68 au Sénégal, alors que notre PIB par tête est supérieur. Cela représente 93 000 morts de plus par an. Ce sont ces réalités qui nous poussent à agir », a-t-il souligné, appelant à un investissement massif dans le capital humain.
Un projet de société structuré autour de six piliers
Le PDCI, sous l’impulsion de Thiam, s’est doté d’un programme élaboré par 400 cadres autour de six axes : paix et sécurité, santé et éducation, développement durable, équité économique, nouvelles technologies, et capital humain. Pour lui, il ne suffit pas d’avoir une vision, encore faut-il avoir la capacité de l’exécuter.
« Le PDCI a les talents, les compétences et la vision. Nous voulons générer une croissance équitable, qui bénéficie à tous », a-t-il affirmé.
Une notoriété intacte, un retour assumé

Critiqué pour son long exil hors du pays, Tidjane Thiam assume pleinement son retour et affirme qu’il constitue, aux yeux des Ivoiriens, un atout plutôt qu’un handicap.
« Je suis connu, respecté, et je ne suis pas associé aux dérives actuelles du pays. Mon parcours, du prix de mathématiques à la DCGTX jusqu’à mes tournées nationales, parle pour moi », a-t-il martelé.
Alors que le PDCI-RDA s’apprête à désigner officiellement son candidat, tout indique que Tidjane Thiam est prêt. Serein, déterminé, il compte s’appuyer sur un projet clair, une équipe mobilisée et une volonté forte de rassembler les Ivoiriens autour d’un nouveau rêve : celui d’une Côte d’Ivoire maîtresse de son destin.
Avec un programme construit autour de six piliers – paix, éducation, santé, équité, nouvelles technologies, développement durable – le PDCI version Thiam veut incarner l’alternance crédible et pragmatique.
« J’ai toujours été Ivoirien. Je suis revenu pour servir. À chacun maintenant de décider si cette vision leur parle. »
JACQUES ROGER
