CÔTE D’IVOIRE : TIDJANE, IVOIRIEN OU PAS… MAIS LES 35,000 MILLIARDS, ILS SONT OÙ ?
QUAND LA CROISSANCE FAIT DU SUR-PLACE (EN GBAKA)
Ou comment le miracle économique a zappé Daloa… et toutes les autres villes de l’intérieur.
Article inspiré d’un reportage de France 24 et TV5 Monde sur la situation sociale réelle en Côte d’Ivoire.
Ah la Côte d’Ivoire, ce pays où la croissance galope… mais sans passager ! Selon France 24 et TV5 Monde, le bilan du RDR, longtemps qualifié d’« inattaquable », est aujourd’hui aussi sexy qu’un bulletin de notes de terminale avec 3 en math, 2 en science et une absence au bac.




À Daloa, les jeunes veulent “partir sur l’eau”… faute de pouvoir prendre le bus
À Daloa dans un reportage de France24, la seule entreprise qui recrute encore, c’est la gare routière, et encore, uniquement pour l’exil. Les scieries ? Fermées. Le bois ? Évaporé. Les taxis ? Trop nombreux. Le travail ? Mythe ou légende urbaine, comme les licornes.
Un jeune résume : « Moi, j’ai BAC+2, je conduis un wôrô-wôrô. Je veux partir en mer, même si je sais pas nager. De toute façon ici, je me noie déjà. » Ambiance.
Une croissance à deux vitesses… dont l’une est en panne
Pendant qu’Abidjan brille comme une vitrine de magasin chic, l’intérieur du pays ressemble à l’arrière-boutique après l’incendie. À Abidjan, taux de pauvreté : 22 %. À l’intérieur : 51 %. Et dans certaines zones, on flirte avec les 70 %. Plus qu’une fracture sociale : un canyon.
Mais le gouvernement rassure : « L’économie va bien ». Ah bon ? C’est sûr qu’avec 80 % d’économie informelle, un chômage des jeunes entre 25 et 30 %, et une espérance de vie qui passe de 58 à 57 ans, on sent que ça respire la joie de vivre. Même la mort a demandé une pause.
Cacao, chocolat… et cacophonie
La Côte d’Ivoire est le 1er producteur mondial de cacao. Mais transformé localement ? À peine 5 %. Le reste part à l’étranger pour devenir du chocolat suisse hors de prix, pendant que les producteurs locaux continuent à croquer… le manioc.
C’est un peu comme si tu étais cuisinier, mais tu ne pouvais pas goûter ton plat. Frustration nationale.

Droits de l’homme version 404 : page introuvable
Amnesty International, dans son dernier rapport, dresse un tableau noir comme le goudron non livré. Arrestations arbitraires ? Oui. Harcèlement judiciaire ? Bien sûr. Surpopulation carcérale ? Évidemment. À ce rythme, même les prisons réclament un plan d’urgence.
152 morts en détention depuis 2014. Mais pas de panique, le ministre de la Justice annonce une réforme du code de procédure pénale. C’est beau l’espoir, surtout quand il tient sur du papier.
Santé, école, lumière : les Ivoiriens ont la foi… et les bougies

Le système de santé ? C’est simple, même les ministres n’y croient pas : ils se font tous soigner à Paris. Quant aux hôpitaux ivoiriens, certains patients y rentrent pour un palu et en ressortent avec un traumatisme.
Côté éducation, les élèves de terminale ont un niveau 3e. Et encore, dans les bons jours. Les enseignants sont en grève, ou en fuite. L’analphabétisme explose, comme les factures d’électricité… quand il y a courant.
Un pays riche, une population pauvre, un gouvernement content
La croissance ? Elle existe, mais elle a pris un ticket 1ère classe pour les beaux quartiers. Le reste du pays se partage les miettes, quand il y en a.
Et pendant ce temps, le débat politique tourne autour de la nationalité de Tidjane Thiam. Un peu comme si le Titanic coulait et qu’on se disputait sur le menu du dîner de gala. Spoiler : le bateau coule quand même.
Moralité ?
Le bilan du RDR, vanté comme « inattaquable », est surtout indigeste. Les chiffres font pleurer, les jeunes font la queue pour l’exil, et les bidonvilles s’étendent plus vite que les projets d’infrastructures.
La vraie question n’est pas “Tidjane est-il ivoirien ?” mais plutôt : “Où sont passés les milliards ?” (35 000 milliards de dette, pour être précis).
Merci à France 24 et TV5 Monde d’avoir remis les pieds dans la vraie Côte d’Ivoire, celle qui ne fait pas la une des clips de campagne.
JACQUES ROGER
