Mon billet : Contre l’intimidation et la confiscation du pouvoir – Pour une démocratie véritable en Côte d’Ivoire
Contre l’Intimidation et la Confiscation du Pouvoir – Pour une Démocratie Véritable en Côte d’Ivoire

La démocratie est un idéal noble, un pacte social où le peuple choisit librement ses dirigeants à travers des élections justes, transparentes et inclusives. Mais en Côte d’Ivoire, cet idéal est aujourd’hui piétiné par une élite au pouvoir, obsédée par sa propre survie politique et incapable de tolérer la moindre alternance pacifique.
L’intimidation est devenue une arme. Menaces de mort, exclusion arbitraire des adversaires politiques, pression sur les citoyens… Voilà le décor que le pouvoir en place s’emploie à installer pour verrouiller l’élection présidentielle de 2025. Tidjane Thiam, candidat déclaré du PDCI-RDA, en est la dernière victime.
Lors de son passage sur France 24, il a dénoncé cette atmosphère pesante et dangereuse :
“Je reçois des menaces quasi quotidiennes, certaines vraiment explicites.”
Interrogé sur la nature de ces menaces, il a précisé :
“On m’a fait savoir que personne ne pourra assurer ma sécurité physique si je persiste.”
Ces mots sont graves. Ils illustrent parfaitement la dérive autoritaire d’un régime qui refuse le jeu démocratique.
Une machine d’exclusion en marche
En 2020 déjà, le pouvoir en place a imposé une élection verrouillée en excluant arbitrairement plusieurs candidats, laissant place à une mascarade électorale qui a abouti à des violences et à des morts.
Aujourd’hui, l’histoire se répète. Gbagbo, Blé Goudé, Soro : exclus. Et maintenant, c’est Tidjane Thiam que l’on cherche à éliminer par des procédés dignes des régimes autocratiques.
La méthode est bien rodée :
1. On diabolise l’adversaire en orchestrant des campagnes de dénigrement sur son identité, ses origines ou ses relations supposées avec des puissances étrangères.
2. On fabrique des obstacles administratifs pour l’empêcher de concourir librement.
3. On menace sa sécurité pour l’intimider et l’obliger à se retirer.
Face à cela, Tidjane Thiam ne se laisse pas distraire :
“Ma nationalité, c’est une diversion. On essaie de faire de moi le sujet de cette campagne, alors que le vrai débat, c’est le bilan de 15 ans de gouvernement.”
“Où en est la Côte d’Ivoire après 15 ans de RHDP ?”
Une question qui reste sans réponse du côté du pouvoir en place, trop occupé à écarter ses opposants plutôt qu’à justifier ses échecs.
Une boulimie du pouvoir sans limites
Après 15 ans de gouvernance, quel est le bilan ?
• Un taux de pauvreté alarmant : 51% en dehors d’Abidjan, jusqu’à 70% dans certaines régions.
• Un système éducatif en ruine, où les élèves de Terminale ont un niveau de 3e.
• Un secteur de la santé sinistré, avec des indicateurs inférieurs à ceux du Burkina Faso et du Sénégal.
• Des coupures d’électricité récurrentes, témoignant d’un manque criant d’investissement dans les infrastructures.
Face à cela, le pouvoir réclame encore cinq ans de plus !
Tidjane Thiam met les chiffres sur la table :
“Le taux de pauvreté à Abidjan est de 22 %, mais en dehors de la capitale, il grimpe à 51 %. Cela signifie que dans les zones les plus pauvres, il atteint 70 % !”
“La Côte d’Ivoire est classée 13ᵉ sur 14 pays africains en mathématiques, selon le PASEC. Nos élèves de Terminale ont un niveau de 3ᵉ !”
Et pourtant, le pouvoir refuse d’en parler.
Il préfère détourner l’attention en attaquant la nationalité d’un candidat ou en créant un climat de peur et de menace.
La peur comme ultime refuge du pouvoir
Aujourd’hui, on veut gouverner par la peur.
“On me reproche de parler de la peur. Mais il y a des gens qui n’osent même pas prendre une photo avec moi.”
On veut faire comprendre aux Ivoiriens que contester le pouvoir peut coûter la vie, que même afficher un soutien à l’opposition est risqué.
Mais on ne gouverne pas un pays indéfiniment avec la peur.
“Nous nous battons pour que la Côte d’Ivoire soit libérée de la peur.”
L’histoire nous l’a appris : les régimes qui s’accrochent en interdisant toute alternance finissent toujours par tomber.
Nous refusons l’intimidation, nous exigeons une démocratie réelle
La Côte d’Ivoire n’appartient pas à un clan.
La Côte d’Ivoire n’appartient pas à un parti.
La Côte d’Ivoire appartient aux Ivoiriens.
Nous refusons une élection truquée d’avance.
Nous refusons une démocratie sans opposition.
Nous refusons un pouvoir qui terrorise plutôt que de convaincre.
Le PDCI-RDA, à travers Tidjane Thiam, défend une alternance pacifique, une élection juste, un avenir démocratique.
Et à ceux qui pensent que les menaces et la répression décourageront le peuple ivoirien, nous disons ceci :
“L’histoire appartient à ceux qui ont le courage de se lever et de dire non.”
Non à la peur.
Non à l’intimidation.
Non à la confiscation du pouvoir.
Oui à une Côte d’Ivoire libre et démocratique.
JACQUES ROGER