RWANDA: L’Union Européenne Sanctionne le Rwanda pour ses Agressions en RDC : Tensions Diplomatiques et Retrait du M23 des Pourparlers de Paix
Le lundi 17 mars 2025, le Conseil de l’Union européenne a imposé des sanctions à l’encontre de neuf individus et d’une entité en réponse aux violations graves des droits de l’homme et à l’instabilité persistante en République démocratique du Congo (RDC). Ces mesures ciblent notamment des hauts responsables militaires rwandais et des leaders du groupe rebelle M23, accusés de soutenir le conflit armé dans l’est de la RDC.
Parmi les personnes sanctionnées figurent cinq dirigeants du M23, dont le président du mouvement, Bertrand Bisimwa, et le chef du recrutement et de la propagande, Désiré Rukomera. Du côté rwandais, les sanctions visent le commandant des forces spéciales des Forces de défense rwandaises (RDF), Ruki Karusisi, ainsi que les généraux Eugène Nkubito et Pascal Muhizi. Ces officiers sont accusés de maintenir le conflit armé et l’instabilité en RDC.

En outre, l’Union européenne a sanctionné Francis Kamanzi, directeur général du Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board (RMB), pour son rôle présumé dans l’exploitation illicite des ressources naturelles alimentant le conflit. La société Gasabo Gold Refinery, basée à Kigali, est également ciblée pour son implication dans l’importation illégale d’or en provenance des zones contrôlées par le M23 en RDC.
Ces sanctions comprennent une interdiction de voyager et un gel des avoirs pour les individus et l’entité concernés. Les citoyens et entreprises de l’UE sont également interdits de mettre des fonds à leur disposition.
En réaction à ces sanctions, le Rwanda a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant cette dernière de prendre parti contre Kigali dans le conflit en RDC. Les diplomates belges ont reçu l’ordre de quitter le pays dans les 48 heures. La Belgique a réagi en déclarant les diplomates rwandais persona non grata et en mettant fin à l’aide au développement.
Parallèlement, le groupe rebelle M23 a annoncé son retrait des pourparlers de paix prévus en Angola, invoquant les sanctions internationales comme principal motif de cette décision. Le gouvernement de la RDC a toutefois confirmé sa participation aux discussions, malgré le retrait du M23.
JACQUES ROGER