Naissance de Cap-Côte d’Ivoire : L’Opposition S’Unit pour un Système Électoral Transparent en 2025
Naissance de Cap-Côte d’Ivoire : L’Opposition S’Unit pour un Système Électoral Transparent en 2025
Le 5 novembre 2024, la Côte d’Ivoire a été examinée pour la quatrième fois dans le cadre de l’Examen Périodique Universel (EPU) à Genève. Cet exercice, qui évalue la situation des droits de l’homme dans les pays membres de l’ONU, a mis en évidence de profondes préoccupations à l’approche des élections générales de 2025. Contrairement aux évaluations précédentes, la communauté internationale a adopté une posture particulièrement critique envers la Côte d’Ivoire.
Des puissances telles que la France, les États-Unis, le Canada, la Suisse, l’Espagne et l’Estonie ont manifesté leur inquiétude, rompant avec les éloges habituellement adressés à Abidjan. Au total, 273 recommandations ont été adressées au gouvernement ivoirien, dont certaines ont fait l’objet de débats particulièrement sensibles.

Parmi elles, trois recommandations majeures ressortent :
1. Garantir des élections libres, ouvertes et transparentes en octobre 2025, sous la supervision d’une commission électorale indépendante et impartiale.
2. Réviser l’ordonnance du 12 juin 2024 sur la société civile, afin de la rendre conforme aux principes démocratiques et à la Constitution ivoirienne.
3. Réduire significativement le nombre de détenus en détention préventive dans les prisons du pays.
Face à ces critiques, le gouvernement ivoirien a choisi de reporter sa réponse à mi-février 2025, une décision perçue comme un aveu d’embarras. Pourtant, trois mois plus tard, en mars 2025, le silence demeure, et aucune mesure concrète n’a été annoncée.
Une Opposition Déterminée à Obtenir des Réformes
Devant l’inaction du gouvernement, les partis d’opposition ivoiriens ont décidé de renforcer leur unité et de formaliser leur coalition en lançant officiellement la Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (Cap-Côte d’Ivoire).
Cap-Côte d’Ivoire se veut un cadre permanent de concertation et d’action unitaire, destiné à obtenir les réformes nécessaires pour garantir des élections inclusives, crédibles et démocratiques en 2025.
Un Cadre Politique Non-Idéologique
Loin d’être une fusion de partis ou une alliance idéologique, Cap-Côte d’Ivoire se définit comme une plateforme de coordination et de dialogue entre les forces d’opposition.








Les objectifs sont clairs :
• Obtenir des réformes électorales substantielles pour assurer des élections libres et transparentes en octobre 2025.
• Défendre l’État de droit, la démocratie et les libertés fondamentales.
• Promouvoir la réconciliation nationale et la paix.
Cap-Côte d’Ivoire sera dirigé par une Conférence des Présidents, dont le coordonnateur sera M. Tidjane Thiam, Président du PDCI-RDA.
Le porte-parolat sera assuré par Mme Simone Ehivet Gbagbo (MGC), avec pour adjointe Mme Danielle Boni-Claverie (URD).
Un Processus Électoral Contesté
À quelques mois du scrutin présidentiel, plusieurs dysfonctionnements majeurs du processus électoral inquiètent l’opposition :
• L’échec de la mise à jour du fichier électoral, essentiel pour garantir des élections crédibles.
• Le refus du gouvernement de réviser la liste électorale avant 2025, comme initialement prévu par la CEI.
• Une collusion manifeste entre le RHDP et la Commission Électorale Indépendante, compromettant l’impartialité du processus.
• L’instrumentalisation de la justice, utilisée comme un outil politique contre l’opposition.
Face à ces risques, Cap-Côte d’Ivoire exhorte le pouvoir en place à engager un dialogue national immédiat pour prévenir toute crise électorale et garantir la stabilité du pays.
Un Tournant Historique pour la Côte d’Ivoire
L’élection présidentielle d’octobre 2025 est perçue comme un moment crucial dans l’histoire du pays. Pour l’opposition, elle doit marquer un tournant démocratique, où la Côte d’Ivoire prouvera sa maturité politique et sa capacité à organiser des élections transparentes.
Ainsi, Cap-Côte d’Ivoire lance un appel à tous les citoyens engagés pour la démocratie à se joindre à ce mouvement.
« Unis, nous serons plus forts », affirment les leaders de la coalition, convaincus que seule une mobilisation collective permettra de conjurer le spectre des violences électorales et de rendre la Côte d’Ivoire à elle-même.
Conclusion
Le lancement de Cap-Côte d’Ivoire marque une nouvelle phase dans la lutte pour des élections justes et démocratiques en 2025. Face à l’inaction du gouvernement et aux avertissements de la communauté internationale, l’opposition ivoirienne entend faire entendre sa voix et peser sur le cours des événements.
Reste à voir si le RHDP répondra à cet appel au dialogue ou s’il persistera dans une stratégie de fermeture, au risque de fragiliser davantage la stabilité du pays.
JACQUES ROGER
