Indignation Sélective et Justice à Deux Vitesses : La Côte d’Ivoire à Double Vitesse
Indignation Sélective et Justice à Deux Vitesses : La Côte d’Ivoire à Double Vitesse
Il y a deux Côte d’Ivoire. Deux poids, deux mesures. Deux réalités qui s’affrontent sous un même ciel. Il y a ceux qui peuvent tout se permettre et ceux qui doivent tout subir. Il y a ceux qui sont protégés par le parapluie doré du régime et ceux qui sont livrés en pâture à la vindicte populaire ou à une justice expéditive.
Le récent communiqué de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant en est une parfaite illustration. Une indignation à géométrie variable, une réaction calibrée pour servir un agenda politique bien précis : protéger l’image d’une élite intouchable pendant que d’autres, dans cette même Côte d’Ivoire, subissent insultes, calomnies et lynchages sans qu’aucune voix officielle ne s’élève en leur défense.
Ibièkessè, Arthur Bangala, et les Autres : Où Était Cette Indignation ?

Où étaient ces élans de réprobation lorsque Ibièkessè et Arthur Bangala ont été traînés dans la boue, insultés et humiliés par les mêmes forces qui aujourd’hui brandissent la morale comme un glaive ? Où était la ministre lorsque des cyberactivistes proches du pouvoir s’adonnaient à des campagnes d’intimidation et de dénigrement contre ceux qui osent ne pas être dans les bonnes grâces du régime ?
Pourquoi cette indignation sélective ne s’exprime-t-elle que lorsque l’épouse du Président est mise en cause ? Faut-il conclure que certaines personnes ont plus de valeur que d’autres ? Qu’une insulte envers Madame Dominique Ouattara est une attaque contre toutes les femmes de Côte d’Ivoire, mais que celles proférées contre d’autres femmes du pays ne méritent ni communiqué, ni poursuite judiciaire ?
Le Silence Complice Face aux Injustices
L’indignation devient une arme politique lorsque les gouvernants choisissent avec soin les causes pour lesquelles ils s’offusquent. À Abidjan, les inégalités de traitement sont flagrantes :
• Lorsqu’un opposant est accusé, la justice se saisit à une vitesse fulgurante. Lorsqu’un proche du pouvoir est mis en cause, l’inaction est la règle.
• Lorsque les réseaux pro-régime s’attaquent à des figures politiques de l’opposition, aucun appel à la dignité et au respect n’est lancé.
• Lorsqu’un citoyen ordinaire est diffamé ou humilié, il doit se défendre seul.
On nous parle de cohésion sociale, mais la division est entretenue par ceux-là mêmes qui prétendent vouloir la paix. On nous parle de respect, mais il n’est accordé qu’à ceux qui gravitent autour du pouvoir.
La Côte d’Ivoire du RHDP et les Autres
Oui, il y a deux Côte d’Ivoire. Celle du RHDP, où les puissants sont inattaquables, où la justice est une arme de répression, où les institutions servent avant tout à défendre une caste. Et puis, il y a l’autre Côte d’Ivoire. Celle des anonymes, des militants, des opposants, des activistes indépendants qui subissent, qui n’ont droit ni à l’indignation ministérielle, ni à la justice lorsqu’ils sont injustement attaqués.
Le drame de ce pays n’est pas seulement politique, il est moral. L’instrumentalisation de l’indignation et de la justice en fonction des intérêts du moment est une perversion du vivre-ensemble. Tant que l’on fermera les yeux sur cette dérive, la fracture nationale ne cessera de s’agrandir.
Alors, Madame la Ministre, où était votre indignation avant aujourd’hui ?
Conclusion
Malgré ces constats alarmants d’une indignation sélective et d’une justice à deux vitesses, il est important de reconnaître et de saluer les actions concrètes qui contribuent au bien-être des populations.
À ce titre, je tiens à apporter mon soutien total à Madame Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire, pour son engagement indéfectible en faveur des plus vulnérables, à travers ses nombreuses initiatives sociales et humanitaires. Son travail en faveur des femmes, des enfants et des populations défavorisées est une œuvre précieuse qui mérite d’être encouragée et respectée.
Au-delà des polémiques et des récupérations politiques, nous devons reconnaître et soutenir toutes celles et ceux qui, chaque jour, œuvrent pour un avenir meilleur, indépendamment des clivages partisans. C’est ainsi que nous construirons une Côte d’Ivoire véritablement unie et solidaire.
JACQUES ROGER
LECONSERVATEUR