Démontons les quatre fake news sur Tidjane Thiam : un appel à la rigueur et à la vérité

Le problème que nous avons en Côte d’Ivoire est que tout le monde se prétend expert sans vraiment savoir de quoi il parle. Des soi-disant experts qui ne lisent pas, ne vérifient pas les faits, et se contentent de répéter des arguments entendus ailleurs, souvent sans fondement. Revenons à la réalité et démontons, avec sérieux, les quatre principales fake news propagées sur Tidjane Thiam.

1. La clause des cinq ans de résidence : un argument obsolète

Il est incroyable de voir des “experts” évoquer encore cette prétendue clause des cinq ans de résidence, alors qu’elle n’existe plus dans la Constitution ivoirienne depuis 2016, amendée avant les élections de 2020. Ces dispositions ont été supprimées pour rendre l’élection présidentielle plus inclusive et éviter les débats inutiles sur la légitimité des candidats.

Pour rappel, les conditions d’éligibilité à la présidentielle en Côte d’Ivoire sont clairement définies dans la Constitution actuelle (2016, amendée). L’article pertinent stipule :

• Être de nationalité ivoirienne d’origine.

• Être exclusivement de nationalité ivoirienne au moment du dépôt de la candidature.

Cela signifie que toute personne ayant eu une double nationalité peut renoncer à sa deuxième nationalité avant de soumettre sa candidature. Tidjane Thiam respecte pleinement ces dispositions et ne peut donc pas être disqualifié sur cette base.

Pour dissiper tout doute, Me Blessy Chrysostome, avocat et Secrétaire Exécutif chargé de la Veille Juridique du PDCI-RDA, a formellement rassuré les militants :

“Chers tous, je voudrais rassurer les militants et sympathisants qu’en ma qualité de S.E en charge de la Veille juridique, je les rassure que toutes les analyses et autres extrapolations ne contiennent aucun élément qui doive conduire à l’inéligibilité du Président Thiam. Il est éligible ! Restons zen… Tous ensemble !”

2. “Il ne connaît pas la Côte d’Ivoire” : une absurdité manifeste

Comment peut-on affirmer qu’un homme né en Côte d’Ivoire, qui a obtenu son baccalauréat au Lycée classique d’Abidjan, et qui a ensuite occupé des postes stratégiques dans ce pays, ne connaît pas la Côte d’Ivoire ?

• Directeur des Grands Travaux : Transformée en BNEDT, cette institution porte encore sa griffe. Tidjane Thiam a parcouru tout le pays dans le cadre de ses responsabilités.

• Ministre du Plan sous Bédié : Artisan des “Douze travaux de l’éléphant d’Afrique”, ses réalisations continuent d’impacter la vie des Ivoiriens aujourd’hui.

Qu’y a-t-il encore à “connaître” ? Faut-il avoir participé aux rebellions, coups d’État, violences, fraudes électorales et autres pratiques déplorables pour prétendre connaître ce pays ? Soyons sérieux. Tidjane Thiam connaît la Côte d’Ivoire mieux que beaucoup de ceux qui se présentent comme des experts autoproclamés.

3. “Il a la double nationalité, donc il ne peut pas être candidat” : une fausse polémique

Oui, Tidjane Thiam a eu la nationalité franco-ivoirienne, et alors ? Cette situation n’est pas nouvelle, ni illégitime.

• Houphouët-Boigny avait également la nationalité française.

• Patrick Achi, aujourd’hui Premier ministre, dispose de la double nationalité franco-ivoirienne.

• Jean-Louis Billon, qui critique Thiam, n’a-t-il pas aussi la nationalité française ?

La Constitution ivoirienne est pourtant claire : il faut être exclusivement ivoirien au moment du dépôt de la candidature. Tidjane Thiam, de par son parcours et son respect des lois, n’est en aucun cas concerné par cette polémique infondée.

Encore une fois, Me Blessy a rappelé aux militants que cette question ne se pose même pas dans le cas de Tidjane Thiam : “Il est éligible !”

4. “Thiam serait le pion de la France” : une accusation absurde

Certains insinuent que Tidjane Thiam serait un “pion de la France” sous prétexte qu’il a étudié en France, qu’il détient la nationalité française ou qu’il est marié à une Française. Cet argument est non seulement fallacieux, mais il manque totalement de logique.

La majorité des leaders des pays francophones ont été formés en France. Pourtant, cela ne fait pas d’eux des marionnettes. Si Thiam a effectivement étudié en France, sa carrière professionnelle majeure s’est déroulée en Grande-Bretagne et dans des institutions globales, notamment avec une influence américaine grâce à son ancienne épouse américaine. C’est cette diversité d’expériences internationales qui fait sa force.

De plus, Tidjane Thiam a déjà démontré son indépendance vis-à-vis de la France :

• Lorsqu’il dirigeait les Grands Travaux, il a “ivoirisé” l’entreprise en limogeant des cadres français, qui représentaient 5 % de l’effectif mais percevaient 90 % de la masse salariale. Ces cadres ont été remplacés par des jeunes talents ivoiriens.

• Cette décision, prise dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire, a valu à Thiam l’hostilité de certains cercles français, qui ne lui ont jamais pardonné cette audace.

Non, Thiam ne sera pas le pion de la France, ni de quiconque. Grâce à son expertise et à son pragmatisme, il saura dialoguer d’égal à égal avec la France et les autres puissances, en veillant à maximiser les bénéfices pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique.

Un appel au sérieux et à la décence dans les débats

Plutôt que de céder à la désinformation ou aux préjugés, engageons des discussions basées sur les faits. L’avenir de la Côte d’Ivoire repose sur des leaders compétents, intègres et visionnaires comme Tidjane Thiam. Critiquer est une chose, mais encore faut-il le faire avec des arguments valables et respectueux.

Un peu de décence, un peu de sérieux. Cela ne ferait pas de mal.

JACQUES ROGER