Jean-Louis Billon : « Une candidature rebelle ? Non, une candidature légitime pour le PDCI et la Côte d’Ivoire »
Jean-Louis Billon : « Une candidature rebelle ? Non, une candidature légitime pour le PDCI et la Côte d’Ivoire »
Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce de Côte d’Ivoire (2012-2017) et figure majeure du PDCI-RDA, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2025. Lors de son passage à France 24, il a tenu des propos forts pour justifier sa démarche et répondre à ceux qui la considèrent comme une “candidature rebelle”. Voici les points saillants de son intervention.
« Ce n’est pas une candidature rebelle. C’est une candidature légitime. »
Jean-Louis Billon réfute toute idée de rébellion contre son parti. Il affirme que sa candidature avait été évoquée et approuvée par le président Henri Konan Bédié avant son décès. « Ce n’est pas une candidature rebelle. C’est une candidature qui était annoncée depuis très longtemps, même du vivant du président Henri Konan Bédié, et qu’il avait approuvée. »
Cependant, il pointe du doigt l’irrégularité de la résolution adoptée lors du congrès extraordinaire de 2023, désignant Tidjane Thiam comme candidat à la présidentielle. « La résolution introduite nuitamment lors du congrès extraordinaire est une résolution irrégulière, parce que le congrès extraordinaire n’a qu’un seul point à l’ordre du jour. »

Sur Tidjane Thiam : « Il est hors-sol après 23 ans d’absence continue. »
Billon a critiqué l’absence prolongée de Tidjane Thiam de la Côte d’Ivoire, remettant en question sa capacité à incarner les aspirations des Ivoiriens. « Il vient littéralement de rentrer après 23 années d’absence continue. Ce n’est pas une absence ponctuée de va-et-vient, non. C’est une absence complète. »
Tout en reconnaissant le parcours professionnel brillant de Thiam à l’international, Billon estime que cela ne suffit pas pour comprendre les réalités actuelles du pays. « La Côte d’Ivoire qu’il a quittée il y a 24 ans n’est plus la même aujourd’hui. Ce n’est pas un candidat qui maîtrise les réalités ivoiriennes actuelles. Il est complètement hors-sol. »
Sur la transparence interne : « Si la convention est entachée d’irrégularités, j’envisage toutes les possibilités. »
Interrogé sur son acceptation des résultats de la future convention d’investiture, Billon se montre ferme : « Si cette convention est menée en toute transparence, et que nous participons dans la commission électorale de cette convention, il n’y a pas de problème, je peux accepter le résultat. Mais si jamais elle est entachée d’irrégularités dès le départ, je le saurai très vite. À ce moment-là, j’envisage toutes les possibilités. »

Sur l’avenir politique : « Tous les acteurs doivent être présents pour éviter les frustrations. »
Jean-Louis Billon plaide pour un apaisement de la scène politique ivoirienne, notamment en permettant à des figures comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro de participer pleinement à la vie politique. « Pour la cohésion sociale en Côte d’Ivoire, il faudrait qu’on tourne la page de la crise ivoirienne. Ces acteurs politiques devraient pouvoir retrouver tous leurs droits civiques et participer à la vie politique. »
Il insiste sur l’importance d’éviter les injustices et frustrations, responsables des crises passées : « Ce sont les injustices et les frustrations qui nous ont conduits aux crises ivoiriennes. »
Sur une candidature unique de l’opposition : « Une illusion, mais un accord électoral est envisageable. »
Quant à l’idée d’une candidature unique de l’opposition, Billon est sceptique. « C’est une illusion, car nous avons des partis aux idéologies très différentes : le PDCI est un parti de droite, tandis que le PPA-CI est un parti de gauche. »
Toutefois, il laisse la porte ouverte à un accord électoral : « Un accord peut être envisagé pour remporter l’élection, quitte à discuter par la suite de la gestion du pays. Mais une candidature unique semble peu probable, car il y a trop de fortes personnalités dans la vie politique ivoirienne. »
Sur sa convocation par le conseil de discipline du PDCI : « Une tentative de me fragiliser. »
Billon a également dénoncé sa récente convocation par le conseil de discipline du parti, qu’il interprète comme une manœuvre visant à le déstabiliser. « On m’a dit que je portais atteinte à l’unité du parti, mais ce n’est pas parce que vous faites des réunions dans votre coin tout seul que l’on peut dire cela. Je suis le seul que l’on convoque sur ce sujet, alors que d’autres le font. »
Malgré cette convocation, il se dit prêt au dialogue : « Nous sommes dans un parti de dialogue où tout est rattrapable. Il suffit qu’ils me donnent une date acceptable pour moi, et j’y serai. »
Conclusion : Une ambition assumée pour 2025
Jean-Louis Billon se positionne comme un candidat légitime et engagé, prêt à relever les défis internes et externes du PDCI pour représenter son parti lors de la présidentielle de 2025. Avec des critiques claires sur le fonctionnement de son parti et des propositions concrètes pour la Côte d’Ivoire, il affiche une détermination à incarner un changement générationnel dans la vie politique ivoirienne.
NANAN APPINDRIN
PARIS POUR AFRIQUE2050 ET RADIO PDCI RDA
BDBA. (Bring
Dream Back Again)
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