Le souhait de Trump de contrôler le Groenland et le canal de Panama : ce n’est plus une blague

Ces derniers jours, le président élu Donald J. Trump a exprimé son intention d’étendre le contrôle des États-Unis sur le canal de Panama et le Groenland, révélant ainsi un aspect expansionniste de sa philosophie “America First”.

Le canal de Panama dans le viseur

Donald Trump a accusé le Panama d’imposer des tarifs exorbitants aux navires américains traversant le canal. Il a menacé de remettre en question le traité historique de l’ère Jimmy Carter, qui avait transféré le contrôle total du canal au Panama. “Les frais imposés par le Panama sont ridicules”, a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux, critiquant l’augmentation des tarifs prévue pour le 1er janvier. Il a ajouté que cette “arnaque complète” devait cesser immédiatement.

Le contrôle du canal de Panama, ouvrage achevé par les Etats-Unis en 1914, a été entièrement rendu au pays d’Amérique centrale en 1999, en vertu d’un accord signé par le président américain Jimmy Carter en 1977.

Trump a également exprimé des inquiétudes quant à une éventuelle prise de contrôle du canal par des “mauvaises mains”, faisant allusion à la Chine, deuxième utilisateur du canal après les États-Unis. Bien qu’une entreprise basée à Hong Kong gère deux ports proches du canal, la Chine n’a aucun contrôle sur l’infrastructure elle-même.

En réponse, le président panaméen José Raúl Mulino a déclaré fermement : “Chaque mètre carré du canal de Panama et de ses zones adjacentes appartient au Panama, et cela restera ainsi. La souveraineté et l’indépendance de notre pays ne sont pas négociables.”

L’intérêt renouvelé pour le Groenland

Lors de la nomination d’un nouvel ambassadeur au Danemark, Trump a réitéré son intérêt pour l’achat du Groenland, une idée qu’il avait déjà évoquée en 2019. Il a affirmé que ce territoire représentait un intérêt stratégique vital pour les États-Unis, notamment en raison de sa position géographique dans l’Arctique, où la fonte des glaces ouvre de nouvelles routes commerciales et navales, ainsi que pour ses riches réserves de terres rares, essentielles aux technologies avancées.

“Pour des raisons de sécurité nationale et de liberté dans le monde entier, les États-Unis estiment que la possession et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue”, a-t-il déclaré. Cependant, cette proposition a une fois de plus été rejetée par le Premier ministre du Groenland, Mute B. Egede, qui a affirmé : “Le Groenland est à nous. Nous ne sommes pas à vendre et ne le serons jamais.”

Le Danemark, responsable des affaires étrangères et de la défense du Groenland, s’est montré plus réservé, déclarant qu’il attendait avec impatience de travailler avec la nouvelle administration américaine, sans commenter davantage.

Une vision expansionniste

Ces déclarations marquent un tournant dans l’approche de Donald Trump. Loin d’un isolationnisme pur, son interprétation agressive du slogan “America First” rappelle l’expansionnisme du président Theodore Roosevelt, connu pour avoir renforcé le contrôle américain sur les Philippines après la guerre hispano-américaine.

Trump semble également remettre en question le principe de souveraineté des frontières nationales. Lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il avait qualifié le geste de Vladimir Poutine de “génial”, sans condamner ce qui était largement perçu comme une violation flagrante des frontières internationales.

Alors qu’il promet aujourd’hui un “accord” pour mettre fin à la guerre en Ukraine, il n’a jamais exigé le rétablissement des frontières du pays, une position pourtant fondamentale pour les États-Unis et l’OTAN.

Conclusion

Ces récentes sorties démontrent que la vision de Donald Trump pour les États-Unis dépasse les frontières traditionnelles. Sa stratégie, mêlant menaces implicites et ambition territoriale, rappelle que son slogan “America First” pourrait bien signifier une volonté de domination accrue sur la scène internationale.

JACQUES ROGER