AMÉRIQUE: Doug Ford : « Nous sommes plus forts ensemble » – Réponse aux déclarations de Trump, qui a encore une fois qualifié le Canada d’« État » et son Premier ministre de « gouverneur »
Doug Ford : « Nous sommes plus forts ensemble »

Dans une interview exclusive, le Premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a réagi à la dernière escalade des tensions entre le Canada et les États-Unis, marquée par des déclarations controversées de Donald Trump. Ce dernier a non seulement qualifié le Canada d’« État » et son Premier ministre Justin Trudeau de « gouverneur », mais il a également menacé d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les biens canadiens entrant aux États-Unis. Cette situation, qualifiée de « chaos » par certains observateurs, a conduit à des remous au sein du gouvernement canadien, notamment à la démission de Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances, qui reproche à Trudeau de ne pas faire assez face à Trump.
Doug Ford a pris position avec fermeté, affirmant que le Canada doit utiliser « tous les outils dans notre boîte à outils » pour répondre aux menaces de Trump. Dans une déclaration marquante, il a averti : « Les Américains vont également ressentir la douleur. »


Une relation commerciale cruciale
Le Premier ministre Ford a souligné l’importance des relations commerciales entre les deux pays : « Nous sommes les partenaires commerciaux les plus proches, les alliés les plus proches. Nous réalisons 1,3 trillion de dollars en échanges commerciaux – plus que le Japon, la Chine, le Royaume-Uni et la France réunis. » Ford a également rappelé que l’Ontario alimente en électricité plus de 1,5 million de foyers aux États-Unis, notamment dans le Michigan, l’État de New York et le Wisconsin. Il a toutefois précisé que couper cette énergie serait « la dernière chose que je veux faire », ajoutant qu’il préfère « vendre plus d’énergie et de métaux critiques aux États-Unis ».
Une dépendance énergétique mutuelle
L’un des points clés soulevés par Ford concerne l’énergie : 60 % des importations totales de pétrole brut des États-Unis proviennent du Canada, avec 4,3 millions de barils expédiés chaque jour. Il a averti qu’imposer des tarifs sur ces exportations pourrait entraîner une augmentation d’un dollar par gallon d’essence pour les consommateurs américains. « Les deux côtés de la frontière vont ressentir la douleur », a-t-il averti, appelant à une coopération accrue au lieu d’un conflit commercial.
Des moqueries répétées et des enjeux sérieux

Lorsqu’on lui a demandé son avis sur les déclarations de Trump, qui a encore une fois qualifié le Canada d’« État » et son Premier ministre de « gouverneur », Ford a répondu avec pragmatisme : « C’est notre travail, en tant que premiers ministres comme moi, d’aller informer les Américains. Nous avons une vaste campagne en cours aux États-Unis pour leur rappeler que nous sommes leur partenaire commercial numéro un, leur allié numéro un dans le monde entier. » Il a ajouté : « Trump a un sens de l’humour, mais je suis plus préoccupé par le commerce. »
Un appel à la collaboration
Malgré les tensions, Doug Ford a réitéré son attachement aux relations entre les deux pays, déclarant : « J’aime l’Amérique. J’y ai passé 20 ans de ma vie à Chicago et dans notre usine de New Jersey. Nous sommes tellement plus forts ensemble. » Pour Ford, la priorité est claire : renforcer les chaînes d’approvisionnement nord-américaines et contrer la concurrence de la Chine. « Construisons Fort Epcot et créons plus d’emplois canadiens et américains, » a-t-il proposé, tout en exhortant le Mexique à prendre position entre Pékin et Washington.
Un message aux Canadiens et aux Américains
En conclusion, Doug Ford a affirmé son engagement envers la sécurité des frontières et les obligations envers l’OTAN, deux demandes formulées par Trump auxquelles il souscrit entièrement. Il a également exprimé son souhait de s’asseoir avec Trump pour discuter, homme d’affaires à homme d’affaires, des moyens de renforcer les liens entre les deux nations.
Face à la montée des tensions, le message de Ford est clair : « Nous devons avancer ensemble, car les seules personnes qui gagnent dans ce conflit, ce sont les Chinois. » Une position qui, espérons-le, trouvera écho des deux côtés de la frontière.
JACQUES ROGER
