POLITIQUE: Tidjane Thiam : Je battrai tous ceux qui oseront me défier
Tidjane Thiam, Président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a récemment livré une série de déclarations marquantes qui reflètent sa vision stratégique pour le parti et le pays. À travers un discours mêlant confiance, ambition, et pragmatisme, il a abordé des thématiques centrales telles que la Révision des Listes Électorales (RLE), la convention du PDCI, et les enjeux de l’élection présidentielle de 2025. Voici les moments-clés de son intervention.
Bonsoir. Comment allez-vous ?
Je viens. Depuis la dernière rencontre, d’ailleurs, la CI a publié le bilan de la phase de recensement de la RLE 2024.
Oui, c’est exact. Cet exercice était une innovation, un risque que nous avons pris ensemble, et je me réjouis que cela ait suscité de l’intérêt chez nos compatriotes, voire au-delà. Concernant la RLE, la révision des listes électorales, c’est un succès croissant. Ce que nous avons constaté à travers les chiffres, c’est que lors de la quatrième semaine, nous avons enregistré presque autant d’inscriptions que durant les trois premières semaines réunies. En réalité, nous avons mobilisé 1,5 million de personnes. Ce n’est pas quelque chose qui arrive tous les jours.
Donc, c’est un succès, mais, surtout, il y a un engouement continu. Au niveau du PDCI, nous avons continué d’encourager les uns et les autres à établir leurs papiers pour pouvoir s’inscrire. Nous savons qu’il y a encore une importante réserve de citoyens ivoiriens qui souhaitent s’inscrire. Ce sont ces personnes, déjà prêtes, qui pourraient profiter de la prochaine RLE que le gouvernement prévoit pour février 2025. Nous espérons trois semaines d’opération en février, afin que ces centaines de milliers d’Ivoiriens, qui ont fait l’effort d’obtenir leurs papiers, aient enfin l’opportunité de s’inscrire. Cette démarche est essentielle pour que notre démocratie fonctionne.
Est-ce réaliste ?
C’est absolument réaliste. Je trouve d’ailleurs une source d’encouragement dans ce qui s’est passé récemment dans deux pays voisins, le Sénégal et le Ghana. Vous avez vu qu’ils ont organisé des élections apaisées, qui ont abouti à une alternance paisible. Cela fait mentir les détracteurs de l’Afrique. Ces deux exemples montrent qu’en Afrique de l’Ouest, une alternance pacifique est possible. Au Sénégal, la majorité sortante a été battue et a quitté le pouvoir. Au Ghana, le vice-président, que je salue chaleureusement, a reconnu sa défaite avant même que les résultats officiels ne soient proclamés, évitant ainsi toute tension inutile.
Mon souhait le plus cher, c’est que nous vivions une expérience comparable en 2025.
Venons-en à l’actualité : vous et le PDCI êtes au cœur des discussions, notamment sur la fameuse convention.
Oui, j’ai beaucoup à dire sur ce sujet, particulièrement sur la fameuse convention. Je ferai trois commentaires principaux.
Premier commentaire : Lorsque j’ai été élu en décembre 2023, ce fut avec une majorité écrasante, 96,5 %. Dans l’enthousiasme de cet événement, les plus de 4 000 délégués qui ont voté pour moi ont exprimé le souhait que je sois le candidat du parti à la présidentielle. Cependant, nos textes sont clairs : il faut une convention pour désigner un candidat. Cette convention, pour être honnête, sera une formalité. Le résultat est déjà connu. Nous respecterons nos textes, il y aura une convention, et ceux qui souhaitent être candidats pourront l’être sans aucun problème. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter.
Deuxième commentaire : La convention est un événement politique majeur, car elle désigne la personne qui portera les couleurs du PDCI à la présidentielle. Ceux qui font ce choix doivent être bien informés. Pour cela, il serait utile que la convention se tienne le plus tard possible, afin que nous disposions de toutes les informations nécessaires, notamment sur le candidat du RHDP, une donnée fondamentale. Organiser une convention sans cette information essentielle ne serait pas optimal. Le PDCI et son président se réservent donc le droit de fixer le moment opportun pour maximiser les chances de succès.
Troisième commentaire : La compétition. Certains insinuent que j’aurais peur de la compétition, ce qui me fait sourire. Permettez-moi de parler de mon parcours. La compétition, c’est l’histoire de ma vie. J’ai passé le bac en 1980, puis j’ai été admis en classes préparatoires aux grandes écoles en France. Chaque année, 40 000 étudiants s’y inscrivaient, mais seuls 300 intégraient les grandes écoles les plus prestigieuses. J’ai réussi à en faire partie. J’ai ensuite intégré l’École des Mines, où j’ai été major de ma promotion. Plus tard, à la City de Londres, j’ai été nommé directeur général de Prudential, un groupe avec plus de 1 000 milliards de dollars d’actifs. Ce poste m’a été attribué après un processus hautement compétitif.
Tout cela pour dire que la compétition ne m’effraie pas. J’invite donc tous ceux qui souhaitent être candidats à la convention du PDCI à venir m’affronter. Je suis prêt, et je les battrai.
Dernier point : Mon absence de Côte d’Ivoire. Tout le monde sait que j’ai été absent, y compris les 96,5 % des militants du PDCI qui ont voté pour moi. Ce qui compte pour eux, ce n’est pas ma présence physique, mais ma capacité à produire des résultats. Quand j’étais aux affaires en Côte d’Ivoire, j’ai lancé des projets visionnaires comme les “Douze Travaux de l’Éléphant d’Afrique”, un programme encore en cours de réalisation 30 ans plus tard. Les Ivoiriens savent que je suis capable de concevoir une vision, de la vendre, et de la mettre en œuvre.
Voilà tout ce que j’avais à dire. Merci.

1,5 million de personnes mobilisées : c’est un succès”
La Révision des Listes Électorales (RLE) 2024 a été une opération déterminante pour le processus démocratique en Côte d’Ivoire. Tidjane Thiam a salué l’engouement des citoyens :
“Ce qu’on a vu à travers les chiffres, c’est que dans la quatrième semaine, on a fait pratiquement autant que dans les trois premières semaines. Mobiliser 1,5 million de personnes, c’est quelque chose qui n’arrive pas tous les jours.”
Malgré ce succès, il a insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts pour permettre à des centaines de milliers d’Ivoiriens encore non-inscrits de participer au vote. Il a plaidé pour une nouvelle révision en février 2025 :
“Nous souhaitons trois semaines de RLE en février. Cette opportunité est fondamentale pour que notre démocratie fonctionne.”
Une convention qui sera une formalité”
Sur la question de la convention du PDCI pour désigner le candidat à la présidentielle, Tidjane Thiam a affiché une confiance inébranlable :
“Quand j’ai été élu en décembre 2023, ce fut avec une majorité écrasante de 96,5 %. Les militants ont exprimé le souhait que je sois le candidat du parti. Cette convention sera une formalité, car le résultat en est déjà connu.”
Cependant, il a réaffirmé que le respect des textes du parti est non négociable :
“Nos textes sont clairs. Il faut une convention. Ceux qui veulent être candidats pourront l’être sans aucun problème.”
Je n’ai pas peur de la compétition”
Face aux critiques sur sa légitimité et à d’éventuelles contestations internes, Tidjane Thiam a rappelé son parcours exceptionnel, une véritable ode à la méritocratie :
“La compétition, c’est l’histoire de ma vie. J’ai affronté les meilleurs cerveaux, les gens les plus compétents, dans différentes sphères.”
Il a cité ses réalisations personnelles et professionnelles comme preuves de sa capacité à relever les défis :
“Les postes que j’ai occupés dans ma carrière, je les ai eus au mérite, pas par filiation. J’invite tous ceux qui souhaitent être candidats à venir m’affronter, et je les battrai.”
Ce n’est pas un concours de présence, mais de résultats”
Répondant aux critiques sur son absence prolongée de la Côte d’Ivoire, il a défendu une vision pragmatique de la politique :
“Tout le monde sait que j’étais absent, y compris les 96,5 % des militants qui ont voté pour moi. Ce qui compte, c’est de savoir qui peut aider les Ivoiriens. Ce n’est pas un concours de présence, mais de résultats.”
Il a rappelé ses contributions passées, notamment le programme des Douze Travaux de l’Éléphant d’Afrique :
“En octobre 1996, j’ai présenté ce programme. Trente ans après, on est encore en train de le réaliser. Les Ivoiriens ne doutent pas de ma capacité à créer une vision et à la mettre en œuvre.”
L’alternance pacifique est possible en Côte d’Ivoire”
Inspiré par les exemples du Sénégal et du Ghana, Tidjane Thiam a exprimé son souhait de voir une alternance pacifique en Côte d’Ivoire en 2025 :
“Au Sénégal, la majorité sortante a été battue et est partie. Au Ghana, le vice-président a concédé sa défaite avant même que les résultats officiels ne soient connus. Mon souhait le plus cher, c’est que nous vivions une expérience comparable en 2025.”
En évoquant ces pays voisins, il a cherché à rassurer les Ivoiriens et la communauté internationale sur la maturité démocratique de la Côte d’Ivoire.
Conclusion : Un Leadership Assumé
Tidjane Thiam a livré un message clair : le PDCI est prêt à relever les défis électoraux à venir, sous un leadership confiant et compétitif. Sa stratégie repose sur la mobilisation des électeurs, la transparence dans le processus de désignation des candidats, et une vision résolument tournée vers l’avenir.
Son discours marque une étape importante dans la préparation de la présidentielle de 2025. Reste à voir si sa confiance affichée suffira à rassembler les militants du PDCI et à convaincre l’électorat ivoirien qu’il est l’homme de la situation.

LE CONSERVATEUR JACQUES ROGER
BIDBA (Bring 🇨🇮 Dream Back Again)
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