CÔTE D’IVOIRE PDCI-RDA : L’interprétation des résolutions du Congrès de décembre 2023, un mal ivoirien ?
PDCI-RDA : L’interprétation des résolutions du Congrès de décembre 2023, un mal ivoirien ?

Depuis quelques semaines, des débats enflammés agitent les rangs du PDCI-RDA au sujet de l’article 3 des résolutions adoptées lors du Congrès de décembre 2023. Ce texte, pourtant clair dans sa rédaction, stipule que « le Président élu est le candidat du PDCI à la convention d’investiture pour les élections présidentielles de 2025 ». Mais voilà, dans le paysage politique ivoirien, où l’art de manipuler les textes à des fins partisanes semble avoir été élevé au rang de sport national, une résolution limpide peut soudainement devenir le centre d’interprétations multiples.
Que dit vraiment l’article 3 ?



L’article 3 établit un principe simple : le Président du PDCI-RDA, élu par le Congrès, est reconnu comme le candidat légitime du parti pour participer à la convention d’investiture. Autrement dit, Tidjane Thiam, élu président du PDCI lors du Congrès, bénéficie de la reconnaissance du parti comme celui qui portera ses couleurs à la convention. Cependant, cette résolution laisse entendre que la convention d’investiture demeure une étape nécessaire pour formaliser cette candidature.
Alors, où se situe le problème ? D’aucuns, au sein du parti, semblent vouloir jouer sur les mots en distinguant désignation politique et investiture formelle. Une distinction qui, loin d’être anodine, pourrait traduire des ambitions personnelles ou une tentative de remettre en question les résolutions votées à une large majorité.
Un mal ivoirien ou un problème de vulgarisation ?
Ce n’est pas la première fois que des textes clairs deviennent objets de controverses en Côte d’Ivoire. Cette tendance à politiser l’interprétation des textes révèle un problème plus large : l’absence de discipline et de respect des décisions prises collectivement. Dans ce cas précis, les querelles internes affaiblissent non seulement la cohésion du PDCI-RDA, mais donnent aussi des armes aux adversaires politiques à l’approche d’une échéance aussi cruciale que l’élection présidentielle de 2025.

Lors de sa grande interview le 31 Aout 2024 au micro de Jacques Roger, le ministre Gnamien Yao a soulevé un point central à ce sujet. Il a appelé le PDCI-RDA à vulgariser davantage les résolutions du Congrès, afin que nul n’en ignore les implications. Selon lui, une meilleure communication interne et externe est essentielle pour éviter ce genre de controverses qui affaiblissent la dynamique collective.
Pour Gnamien Yao, réduire le Congrès à une étape où les décisions prises ne sont pas suffisamment explicitées aux militants constitue une erreur stratégique. Il a exhorté le PDCI à clarifier les mécanismes internes, en s’assurant que chaque membre du parti comprenne non seulement les textes, mais aussi les implications politiques des résolutions.
L’unité à l’épreuve des ambitions personnelles
Pour le PDCI-RDA, la route vers 2025 est semée d’embûches. Face à un RHDP solidement implanté et à une opposition en quête de renouveau, la cohésion interne est un impératif. En s’attardant sur des querelles d’interprétation, le parti risque de perdre un temps précieux. Or, ce n’est qu’à travers une union sacrée et un respect strict des résolutions adoptées lors du Congrès que le PDCI-RDA pourra espérer reconquérir le pouvoir.
Il est temps que les cadres du parti, toutes tendances confondues, se concentrent sur l’essentiel : mobiliser les militants, clarifier le discours et soutenir le candidat désigné par le Congrès. Le processus d’investiture ne devrait pas être une arène de confrontation, mais une formalité renforçant l’unité autour d’un leadership incontesté.
Conclusion : l’appel à la clarté, à l’unité et à des décisions fortes
L’article 3 est clair : le Président élu est le candidat du PDCI-RDA à la convention d’investiture. Les tentatives de remettre en cause cette résolution, sous prétexte d’interprétations diverses, ne sont qu’un écran de fumée destiné à semer la discorde. Les querelles inutiles affaiblissent le parti et détournent les militants de l’objectif principal : la reconquête du pouvoir en 2025.
Dans ce contexte, la convocation de Jean-Louis Billon par le parti pour atteinte à l’unité n’est pas anodine. En tant que militant et cadre actif depuis seulement 2013-2014, son comportement, perçu comme une atteinte à la cohésion du parti, interpelle. Une question mérite d’être posée : aurait-il agi de la sorte sous l’autorité de feu Henri Konan Bédié ? La réponse est évidemment non.
Le PDCI-RDA sous la direction de Bédié imposait une certaine discipline et exigeait le respect des résolutions collectives. Le désordre actuel, où des ambitions personnelles semblent primer sur l’intérêt général, ne saurait être toléré si le parti veut véritablement renouer avec ses succès historiques. Tidjane Thiam, en tant que leader désigné par le Congrès, mérite le soutien unanime du parti pour avancer avec force et sérénité.
Les militants et cadres doivent se rappeler que l’unité n’est pas une option, mais une nécessité. Le PDCI-RDA doit se montrer ferme face à ceux qui s’érigent en obstacles au processus démocratique et aux résolutions adoptées. Il est temps de tourner la page des divisions et d’agir collectivement, pour offrir à la Côte d’Ivoire un leadership solide et visionnaire en 2025.

JACQUES ROGER
BIDBA (Bring 🇨🇮 Dream Back Again)
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