Situation aux États Unis: Donald Trump, une offensive diplomatique qui tourne au fiasco avant même de commencer
Donald Trump : une offensive diplomatique qui tourne au fiasco avant même de commencer
Alors que Donald Trump s’apprête à prendre ses fonctions après sa réélection, les premiers signes de sa politique étrangère laissent présager un isolement grandissant des États-Unis sur la scène internationale. Avant même d’entrer en fonction, Trump et son entourage se heurtent à une résistance ferme de la part des alliés historiques de l’Amérique, illustrant à quel point ses ambitions de fragiliser les alliances démocratiques pourraient s’avérer plus ardues qu’il ne l’avait anticipé.
Un récent épisode met en lumière cette dynamique. Stephen Moore, proche allié de Trump, a déclaré à la BBC que le Royaume-Uni devait choisir entre sa relation spéciale avec les États-Unis et des liens renforcés avec l’Union européenne, que Trump a qualifiée de « mini-Chine ». Moore a même suggéré que le modèle économique américain pourrait servir de condition à un accord de libre-échange. Une déclaration qui a suscité une réponse cinglante du Premier ministre britannique Akir Starmer, rejetant catégoriquement cette “fausse dichotomie”.
Starmer a rappelé que le Royaume-Uni n’a pas à choisir entre l’Amérique et l’Europe, affirmant que “l’intérêt national exige de travailler avec les deux”. Il a également critiqué la tentative de Trump d’imposer ce choix, qu’il perçoit comme un effort délibéré pour affaiblir l’Europe et d’autres nations démocratiques.
Cette position anti-démocratique, incarnée par Moore – qui a ouvertement exprimé son mépris pour la démocratie – reflète une orientation plus large de l’administration Trump. Trump semble privilégier des alliances avec des régimes autocratiques comme celui de Vladimir Poutine en Russie, Kim Jong-un en Corée du Nord ou Viktor Orbán en Hongrie.
En Écosse, les critiques ont également fusé. Le député Patrick Harvie n’a pas hésité à qualifier Trump de “misogyne, négationniste climatique, fraudeur, raciste et politicien d’extrême droite”. Il a vivement critiqué le Premier ministre écossais pour avoir adressé des félicitations officielles à Trump, soulignant l’incompatibilité entre les valeurs démocratiques et le soutien à un tel leader.
Mais les tensions ne s’arrêtent pas aux relations transatlantiques. Trump a également suscité des tensions avec les voisins immédiats des États-Unis. Au Canada, des responsables politiques ont exprimé leur inquiétude face à la perspective d’une guerre commerciale, appelant le gouvernement Trudeau à préparer une riposte. Cette posture conflictuelle menace une relation économique cruciale, le commerce bilatéral représentant plus de 900 milliards de dollars par an.
Au Mexique, Trump a revendiqué avoir obtenu l’engagement de Claudia Scheinbaum, la nouvelle présidente mexicaine, de “fermer la frontière sud” pour stopper l’immigration. Une déclaration rapidement démentie par la présidente mexicaine, qui a réaffirmé son opposition à toute politique de fermeture des frontières. Cette tentative de manipulation, typique de Trump, souligne son penchant pour la désinformation et son mépris pour les relations bilatérales fondées sur la confiance.
Ces exemples démontrent une stratégie délibérée de Trump visant à déstabiliser l’ordre mondial démocratique établi. Loin de renforcer les alliances, il semble s’attacher à isoler les États-Unis, au risque de compromettre la paix et la prospérité globale. Si cette trajectoire se poursuit, l’Amérique pourrait se retrouver marginalisée, affaiblie sur le plan économique et diplomatique, et privée du soutien de ses partenaires historiques.
En définitive, Trump ne commet pas de “gaffes” ; il poursuit une vision profondément opposée aux valeurs démocratiques, menaçant ainsi non seulement les alliances des États-Unis, mais également la stabilité mondiale.
JACQUES ROGER