POLITIQUE PDCI RDA: Respect des textes souhaité, mais l’idée d’une convention élective gagne du terrain
Depuis quelques semaines, au sein du PDCI-RDA, les débats autour de la désignation du candidat pour la présidentielle de 2025 s’intensifient. Si le respect des textes du parti semble être une position largement défendue, une autre approche commence à se frayer un chemin parmi les militants et certains cadres : celle d’une convention élective. Cette idée, qui pourrait paraître audacieuse, est désormais vue comme une solution pragmatique pour apaiser les tensions et éviter toute accusation de manipulation ou de manque de transparence.
Suite aux récentes explications du ministre Gnamien Yao sur l’application stricte des résolutions du dernier congrès, beaucoup de militants, cadres et doyens sont unanimes quant à l’importance de respecter les règles en vigueur. Ces résolutions ont notamment permis de désigner Tidjane Thiam comme candidat unique, avec un taux d’approbation de 97%, marquant un soutien massif au sein du parti. Pourtant, certains voient dans cette procédure un risque de critiques de la part de l’opinion publique, qui pourrait interpréter cette désignation comme une imposition plutôt qu’un choix démocratique.
Une proposition pragmatique : la convention élective
Un doyen influent du PDCI-RDA, décisionnaire de longue date, est parmi ceux qui appellent à une approche plus souple. Tout en soutenant le respect des textes du parti, il milite pour la tenue d’une convention élective. Selon lui, organiser un tel événement permettrait de couper court aux suspicions et d’envoyer un message clair : le PDCI-RDA n’a pas peur des élections. Ce processus ouvrirait également la porte à une compétition saine et transparente, où tous les candidats potentiels pourraient se mesurer, sous réserve que cela soit fait de manière honnête et loyale.
Le doyen a précisé que la proposition unanime de faire de Tidjane Thiam, élu avec 97% des voix au dernier congrès, le candidat du parti pour la présidentielle de 2025, devrait en théorie suffire pour éviter toute division interne. Cependant, il reconnaît que si des membres plus ambitieux ou influencés veulent challenger ce consensus, alors il serait judicieux d’aller vers une convention élective pour trancher la question.
Respect des règles et unité du parti en jeu
Toutefois, ceux qui prônent cette voie de la convention élective posent une condition essentielle : que les textes relatifs à son organisation soient respectés rigoureusement. Il ne saurait être question d’une convention biaisée ou manipulée. En outre, un “gentleman agreement” doit être établi pour garantir que tous les participants accepteront les résultats, quelle qu’en soit l’issue. Cela signifierait que les candidats battus se rangent immédiatement derrière le vainqueur, sans recours à des procédures judiciaires ni tentatives de candidature indépendante.
Le doyen insiste sur le fait que l’unité du PDCI-RDA doit être la priorité absolue à l’approche de la présidentielle. « Si certains, mus par des ambitions personnelles, préfèrent créer des divisions au lieu de se concentrer sur l’objectif commun, alors c’est la victoire en 2025 qui sera compromise », prévient-il. Le PDCI-RDA, fort de son histoire et de sa capacité à surmonter les défis, est bien placé pour organiser une telle convention si nécessaire. Il est coutumier des processus démocratiques internes, et cette tradition pourrait bien s’avérer essentielle dans le contexte actuel.
Éviter les pièges de la division
Le PDCI-RDA, comme l’a rappelé le doyen, ne pourra probablement pas gagner dès le premier tour des élections de 2025, mais il reste un acteur incontournable de l’échiquier politique ivoirien. Aucun autre parti ne pourra triompher sans le soutien du PDCI-RDA, ce qui rend crucial l’unité du parti dès aujourd’hui. Une division interne, qu’elle soit due à une contestation des résultats d’une convention ou à des ambitions personnelles non contrôlées, ne servirait que les intérêts de l’adversaire.
Pendant que d’autres acteurs politiques semblent écartés de la course à la présidence, comme Laurent Gbagbo, Guillaume Soro ou encore Charles Blé Goudé, le PDCI-RDA doit rester concentré sur sa propre stratégie. Le président Ouattara, lui, se prépare sereinement à un potentiel quatrième mandat, profitant des dissensions au sein de l’opposition. Le risque est donc réel que des ambitions mal gérées au sein du PDCI-RDA ne servent finalement que ses propres intérêts.
Conclusion
La route vers 2025 est semée d’embûches, et le PDCI-RDA devra faire preuve de cohésion, de pragmatisme et de loyauté envers ses propres textes. Si la voie d’une convention élective est envisagée, elle doit être perçue comme une opportunité de renforcer l’unité du parti et non de le diviser. Le temps presse, et les décisions prises aujourd’hui auront un impact crucial sur l’avenir du parti et sur ses chances de victoire en 2025.
JACQUES ROGER
THIAMEMENT ET SUREMENT…