MÉDIAS : La presse ivoirienne : Entre incompétence, mercantilisme et partialité politique
La presse ivoirienne, tout comme le milieu politique, est touchée par deux fléaux qui gangrènent le pays. D’un côté, l’incompétence dans le traitement des informations, caractérisée par une superficialité partisane et une qualité d’écriture médiocre. De l’autre côté, le mercantilisme journalistique, où la recherche du gain facile et les relations de connivence avec les politiciens, en particulier ceux du PHDP, prennent le pas sur l’intégrité et l’impartialité. Dans ce contexte, il devient nécessaire de questionner qui défend réellement les intérêts du peuple.
L’incompétence dans le traitement des informations est un problème majeur auquel est confrontée la presse ivoirienne. Les journalistes se contentent souvent d’une approche superficielle et partisane, manquant d’analyse approfondie et de rigueur dans leurs reportages. De plus, la qualité d’écriture laisse souvent à désirer, ce qui contribue à la dégradation de la crédibilité et de la confiance du public envers les médias. Il est regrettable de constater que certains individus non-journalistes peuvent s’exprimer et écrire de manière plus compétente que certains professionnels de la presse.
Néanmoins, il convient de mentionner quelques noms qui se distinguent par leur professionnalisme et leur engagement envers un journalisme de qualité. Habibba Dambélé, Ali Diarrassouba, André Silver Konan, Assalé Antoine, Dénis Kah Zion et Rash N’guessan méritent une mention spéciale pour leur contribution positive à la profession journalistique en Côte d’Ivoire.
Le mercantilisme journalistique est un autre problème préoccupant qui affecte la presse ivoirienne. Les journalistes sont souvent motivés par la recherche du gain facile et des relations privilégiées avec les hommes politiques, notamment ceux du RHDP qui détiennent une part importante des ressources financières de l’État. Cette situation crée un environnement où certains journalistes peuvent se permettre de dire : “Tu sais qui je suis ?” en se référant à leur influence ou à leur position économique dans les débats de société.
Il est alarmant de constater que de nombreux journalistes se sont transformés en véritables clubs de soutien au Président Ouattara (CSO), se battant pour obtenir des audiences et accéder à la tête du syndicat des journalistes. Dans ce contexte, la question se pose : qui défend véritablement les intérêts du peuple ivoirien ? L’intérêt général et la nécessité de servir les citoyens sont souvent relégués au second plan au profit d’intérêts personnels et de jeux de pouvoir.
Il est primordial de rappeler aux journalistes leur rôle essentiel dans une société démocratique : celui de défenseurs de la liberté d’expression, de garants de l’information impartiale et de contrepouvoir face aux détenteurs du pouvoir. Il est nécessaire de promouvoir une presse professionnelle, responsable et indépendante, qui veille à informer objectivement le public, à analyser les faits de manière critique et à tenir les dirigeants politiques responsables de leurs actes. Les journalistes ont un rôle essentiel à jouer dans la promotion d’une société démocratique, en éclairant les citoyens et en favorisant un débat public constructif.
Il est nécessaire d’encourager la formation continue des journalistes, afin de renforcer leurs compétences professionnelles et éthiques. Les médias doivent également promouvoir la diversité des opinions et offrir un espace équilibré pour les différentes voix politiques, afin de garantir une couverture médiatique équitable et impartiale.
Il est temps de remettre en question les pratiques déviantes qui ont pris racine dans le paysage médiatique ivoirien. Les médias doivent s’engager à respecter les principes journalistiques fondamentaux tels que l’exactitude, la transparence et l’indépendance éditoriale. Les journalistes doivent se rappeler qu’ils ont une responsabilité envers le public et qu’ils sont les gardiens de l’information.
Le public doit également jouer un rôle actif en exigeant une presse de qualité et en faisant preuve de discernement dans la consommation des informations. Il est important de diversifier ses sources d’informations, de vérifier les faits et d’adopter une attitude critique vis-à-vis des discours médiatiques.
En conclusion, la presse ivoirienne est confrontée à des défis majeurs, notamment l’incompétence, le mercantilisme et la partialité politique. Toutefois, il existe encore des journalistes dévoués à leur métier, qui s’efforcent de promouvoir un journalisme de qualité. Il est impératif de soutenir ces professionnels et de travailler ensemble pour renforcer l’indépendance des médias, la responsabilité journalistique et la transparence de l’information. C’est ainsi que la presse pourra réellement jouer son rôle crucial dans la société ivoirienne et contribuer à la consolidation de la démocratie et du bien-être de la population.
JACQUES ROGER