Washington s’irrite des opérations de déguerpissement dans le district d’Abidjan : le capital humain est abandonné.
Washington s’irrite des opérations de déguerpissement dans le district d’Abidjan : le capital humain est abandonné selon Africa Intelligence.
Les tensions montent entre Washington et Abidjan suite aux opérations de déguerpissement dans le district d’Abidjan. Les États-Unis, en désaccord avec les modalités d’indemnisation des populations concernées, ont décidé de suspendre leur financement aux travaux de rénovation d’un tronçon de l’autoroute du Nord dans la capitale économique ivoirienne.
Les opérations de déguerpissement, destinées à libérer des terrains pour des projets de développement urbain, ont suscité de vives réactions au sein des communautés locales. Les habitants évincés dénoncent une insuffisance des compensations offertes et un manque de transparence dans le processus. Les autorités ivoiriennes, quant à elles, soutiennent que ces mesures sont nécessaires pour moderniser les infrastructures et améliorer les conditions de vie dans la ville.
Cependant, la suspension de l’aide américaine constitue un revers significatif pour le projet de rénovation de l’autoroute du Nord, un axe crucial pour la mobilité et l’économie d’Abidjan. Ce financement était destiné à moderniser ce tronçon, facilitant ainsi les échanges commerciaux et réduisant les embouteillages chroniques de la ville.
Les États-Unis ont exprimé leurs préoccupations quant au traitement des populations affectées par les déguerpissements. “Les droits des citoyens doivent être respectés dans tout processus de développement,” a déclaré un porte-parole de l’ambassade américaine à Abidjan. “Nous exhortons le gouvernement ivoirien à reconsidérer ses approches d’indemnisation pour s’assurer que les personnes déplacées reçoivent un soutien adéquat.”
En réponse, les autorités ivoiriennes ont affirmé leur engagement à trouver une solution équilibrée. “Nous sommes conscients des difficultés rencontrées par les populations affectées et travaillons à améliorer nos procédures d’indemnisation,” a indiqué un représentant du gouvernement. “Cependant, le développement urbain est une nécessité impérative pour le progrès économique de notre pays.”
Cette situation met en lumière les défis complexes auxquels sont confrontés les gouvernements en matière de développement urbain, équilibrant modernisation et respect des droits des citoyens. La suspension du financement américain pourrait inciter d’autres bailleurs de fonds internationaux à réévaluer leur soutien, rendant ainsi la résolution de ce conflit d’autant plus urgente pour le gouvernement ivoirien.
La différence entre Tidjane Thiam et Alassane Ouattara
La différence entre Tidjane Thiam et Alassane Ouattara est marquée par une philosophie de gouvernance distincte. Pour Thiam, “le capital humain est le cœur de tout”.
« J’ai eu une formation de base scientifique mais je dois reconnaître que j’ai beaucoup évolué par rapport à mes convictions de début de carrière. Je croyais alors, comme beaucoup de gens qui ont ce type de formation, aux équations. Ma foi dans les équations n’a fait que décroître depuis et ma prise de conscience de l’importance de l’élément humain dans tout ce qu’on fait n’a elle fait que croître. Au bout du compte, on ne peut agir qu’au travers des hommes et des femmes, leur conviction, leur motivation, ce que les Anglo-Saxons appellent hearts and minds. Malheureusement, dans les formations classiques de type cartésien, on nous apprend surtout à parler au mind – au cerveau – et pas du tout au heart c’est-à-dire au cœur, aux tripes. À la fin des fins, les gens n’agissent et ne sont mus que par les émotions, par le cœur.” – Tidjane Thiam.
Ouattara, dans sa politique de développement et la recherche constante de croissances immédiates, n’a pas le temps de trouver des arrangements humains pour les populations. L’objectif est d’aller vite, car sous le poids de l’âge, il est pressé d’accomplir des projets de développement.
Cette divergence philosophique entre Tidjane Thiam et Alassane Ouattara souligne une approche centrée sur l’humain versus une approche axée sur la rapidité et l’efficacité. Alors que Thiam prône une considération profonde du capital humain et des émotions qui motivent les individus, Ouattara semble privilégier une exécution rapide des projets, parfois au détriment des besoins et des droits des citoyens.
En conclusion, cette différence de vision entre les deux leaders pourrait déterminer non seulement le rythme mais aussi la qualité du développement en Côte d’Ivoire. Tandis que Thiam mise sur une approche plus humaine et inclusive, Ouattara cherche à maximiser les réalisations dans un temps limité, ce qui pose des questions sur la durabilité et l’impact social de ces projets.
JACQUES ROGER