Côte d’Ivoire – Trois Potentiels Candidats et Binationaux : Patrick Achi, Jean-Louis Billon et Tidjane Thiam
Côte d’Ivoire – Trois Potentiels Candidats et Binationaux : Patrick Achi, Jean-Louis Billon et Tidjane Thiam

Selon un article d’Africa intelligence, l’ex-premier ministre Patrick Achi strait sans passeport français
Patrick Achi, ancien premier ministre franco-ivoirien, rencontre de grandes difficultés pour se déplacer, ayant choisi de ne pas renouveler son passeport français. Pour ses voyages en France, il doit à chaque fois solliciter un laissez-passer auprès de l’ambassade française à Abidjan. Il en a encore demandé un à la fin du mois de mai pour son passage à Paris. Bien qu’il ne manifeste pas ouvertement des ambitions politiques en Côte d’Ivoire, Achi a délibérément renoncé à ses papiers français.
La Constitution ivoirienne de 2016 (article 35, alinéa 3) stipule que tout candidat à l’élection présidentielle “doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoiriens d’origine”. Cette disposition exclut les candidats binationaux, sauf s’ils renoncent à leur seconde nationalité.
Jean-Louis Billon et Tidjane Thiam dans la même situation
Patrick Achi n’est pas la seule personnalité ivoirienne concernée par cette disposition constitutionnelle. Jean-Louis Billon, candidat déclaré à la présidentielle de 2025, et Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), détiennent également la nationalité française.
Jean-Louis Billon a pris des mesures pour mettre fin à sa binationalité, entamant une procédure dans ce sens. Quant à Tidjane Thiam, bien que sa position sur la question ne soit pas clairement définie publiquement, sa situation de binational pourrait également le pousser à renoncer à sa nationalité française pour se conformer aux exigences constitutionnelles et briguer la présidence ivoirienne.
Les défis des binationaux dans la politique ivoirienne
La disposition constitutionnelle de 2016 crée un défi significatif pour les personnalités politiques ivoiriennes ayant une double nationalité. La nécessité de renoncer à une nationalité étrangère pour se présenter à l’élection présidentielle pourrait influencer les stratégies politiques et les décisions personnelles de nombreux leaders. Dans un pays où les questions d’identité nationale et d’appartenance restent sensibles, cette règle vise à garantir une certaine exclusivité de l’identité ivoirienne parmi les candidats à la plus haute fonction de l’État.
L’évolution de ces situations sera déterminante pour l’avenir politique de la Côte d’Ivoire, notamment en vue des élections présidentielles de 2025. Les choix de Patrick Achi, Jean-Louis Billon et Tidjane Thiam auront des implications significatives non seulement pour leur carrière politique, mais aussi pour le paysage politique ivoirien dans son ensemble.
Et si Patrick Achi était le joker de Ouattara ?
Dans le paysage politique complexe de la Côte d’Ivoire, la question de la succession d’Alassane Ouattara à la présidence est au cœur des discussions. Parmi les potentiels candidats, Patrick Achi, ancien Premier ministre et figure clé du gouvernement, émerge comme un possible “joker” pour Ouattara. Mais est-il vraiment la carte maîtresse que le président pourrait jouer en vue des élections de 2025 ?

Un parcours politique remarquable
Patrick Achi a été un fidèle lieutenant de Ouattara, occupant divers postes stratégiques au sein du gouvernement. Son expertise en gestion des infrastructures et sa capacité à naviguer dans les eaux troubles de la politique ivoirienne lui ont valu une réputation de technocrate compétent et fiable. En tant qu’ancien Premier ministre, il a su gérer avec habileté des dossiers complexes et a démontré sa capacité à maintenir la stabilité au sein du gouvernement.
La question de la nationalité
L’une des préoccupations majeures concernant la candidature de Patrick Achi est sa binationalité. Détenteur de la nationalité française, Achi a choisi de ne pas renouveler son passeport français, se conformant ainsi à la Constitution ivoirienne de 2016, qui stipule que tout candidat à l’élection présidentielle “doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoiriens d’origine”. Cette décision montre sa détermination à se conformer aux exigences légales pour éventuellement briguer la présidence.
Un candidat consensuel ?
Patrick Achi pourrait représenter une option consensuelle pour Alassane Ouattara. Sa capacité à naviguer entre les différentes factions politiques et son image de technocrate neutre pourraient en faire un candidat de compromis, capable de rassembler au-delà des lignes partisanes. Dans un contexte où la Côte d’Ivoire cherche à éviter les tensions politiques et à garantir une transition pacifique, un candidat comme Achi pourrait offrir une stabilité recherchée.
Les défis à relever
Cependant, la route vers la présidence est semée d’embûches. Patrick Achi devra non seulement convaincre l’électorat de sa vision pour le pays, mais aussi s’assurer du soutien indéfectible de son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). De plus, il devra se démarquer de ses concurrents, notamment Jean-Louis Billon et Tidjane Thiam, qui sont également des figures influentes sur la scène politique ivoirienne.
Le calcul stratégique de Ouattara
Pour Alassane Ouattara, choisir Patrick Achi comme successeur potentiel serait un mouvement stratégique. Cela permettrait de maintenir une certaine continuité dans les politiques et les réformes initiées par son administration, tout en offrant une image de renouvellement et de modernité. Achi, avec son profil technocratique, pourrait être perçu comme une extension naturelle de l’ère Ouattara, assurant ainsi la poursuite des projets en cours et la stabilité économique du pays.
Conclusion
Patrick Achi, avec son expérience et sa capacité à naviguer dans la complexité politique ivoirienne, pourrait bien être le joker qu’Alassane Ouattara pourrait sortir de sa manche en vue des élections de 2025. Toutefois, sa candidature dépendra de nombreux facteurs, notamment sa capacité à mobiliser le soutien au sein de son parti et à convaincre l’électorat de sa vision pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. En attendant, l’idée d’Achi comme successeur potentiel reste une possibilité intrigante dans le jeu politique ivoirien.
JACQUES ROGER
