CÔTE D’IVOIRE: Le règne sans fin d’Alassane Ouattara : Vers un 4è mandat contesté ?
CÔTE D’IVOIRE: Le règne sans fin d’Alassane Ouattara : Vers un 4è mandat contesté ? Ok
Alors que les rumeurs tournaient déjà depuis un certain temps, Alassane Ouattara se prépare à officialiser sa candidature pour un quatrième mandat présidentiel. Les préparatifs se déroulent sous forme de meetings de soutien soigneusement orchestrés et de cérémonies d’hommage, tous minutieusement scénarisés dans différentes régions du pays.
Les Ivoiriens ne sont pas dupes de cette manœuvre, connaissant bien la propension des dirigeants du pays à violer la loi pour leurs propres intérêts. Ces démonstrations de liesse visent à légitimer une prétendue volonté populaire en faveur du chef de l’État, qui a éliminé toute concurrence possible au sein de son propre camp.
Après une série de rassemblements organisés par le parti présidentiel pour préparer le terrain à sa candidature, c’est maintenant au tour du “peuple” de s’exprimer lors de cérémonies d’hommages entièrement orchestrées par le régime. Le samedi 27 avril dernier, des milliers de personnes représentant les populations Atchans et Akyé, ainsi que leurs alliés, ont exprimé leur soutien indéfectible à Alassane Ouattara à Songon, à 43,4 km d’Abidjan. Les habitants de la région de l’Agneby-Tiassa devraient suivre le 4 mai prochain à Agboville, où récemment Laurent Gbagbo a tenu sa « Fête de la Renaissance ».
Pour mobiliser ces foules lors des manifestations, le régime déploie des moyens considérables, mobilisant des dizaines de millions de francs CFA pour assurer la logistique et fournir des per diem et de l’argent de poche aux participants, en mobilisant ses cadres, directeurs généraux d’administration publique et privée, ainsi que les élus.
Ces préparatifs ne font que susciter davantage de questions sur les motivations de M. Ouattara. Entre ses appels passés pour une passation pacifique du pouvoir à une nouvelle génération et ses actions actuelles visant à prolonger son règne, les contradictions sont évidentes. Qui est l’esclave de qui entre M. Ouattara et son parti, le RDR devenu RHDP ? Est-ce que le RDR est esclave de Ouattara, ou Ouattara est l’esclave de lui-même ?
En fin de compte, M. Ouattara et son parti plongent une fois de plus la Côte d’Ivoire dans l’incertitude. Les nombreux scandales récents témoignent du détournement du pouvoir pour servir les intérêts personnels plutôt que le bien-être du peuple. Si M. Ouattara était dans l’opposition, il reconnaîtrait peut-être qu’il est plus facile de manipuler le peuple lorsqu’on conserve tous les pouvoirs et qu’on utilise les médias pour influencer l’opinion publique.
JACQUES ROGER