COTE D’IVOIRE: Manœuvres politiques et stratégies controversées du RDR: Les enjeux des élections 2025 en Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire se prépare pour les élections de 2025, mais le processus semble être entaché de manœuvres politiques, d’intimidations et de manipulations, suscitant des inquiétudes quant à l’intégrité du processus électoral. Le scénario en cours est complexe, marqué par des ambitions potentielles de prolongation du pouvoir au sein du RHDP, après l’accession controversée d’Alassane Ouattara à un troisième mandat.
La stratégie du RHDP semble consister à diviser les opposants et à semer le chaos généralisé pour consolider sa position. Trois volets de cette stratégie ont été identifiés, suscitant des inquiétudes parmi les observateurs politiques.
Le premier volet de la stratégie implique la réhabilitation de Laurent Gbagbo en l’inscrivant logiquement et immédiatement sur la liste électorale, lui accordant ainsi une amnistie après la grâce controversée de l’année dernière. Cela semble viser potentiellement à l’éloigner de l’opposition dirigée par Thiam. C’est une démarche positive pour M. Gbagbo, déjà acquitté par la Cour pénale internationale et pour son parti, le PPA-CI. Toutefois, il est important de noter que cette tactique vise également à affaiblir la cohésion de l’opposition en écartant une personnalité charismatique, tel que Tidjane Thiam, surtout après leur dernière rencontre très médiatisée la semaine dernière à Mama, le village natal du Président Laurent Gbagbo.
Le deuxième volet de la stratégie consiste à faire des appels du pied au camp de Soro Guillaume, en ralliant plus principalement l’ancien chef rebelle du nord, Soro Guillaume, qui a pris les armes pour mettre Ouattara au pouvoir malgré son inéligibilité prononcée par la Cour constitutionnelle. On lui propose ainsi et encore une passation de pouvoir après un éventuel quatrième mandat d’Alassane Ouattara. Cette manœuvre vise à atténuer les critiques et à apaiser l’opposition en s’engageant à une transition politique, mais elle soulève des questions sur la véritable démocratie et la légitimité des élections à venir.
Enfin, le troisième volet consiste à encourager la candidature de Louis Billon pour diviser l’électorat du PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire) et justifier une victoire possible d’Ouattara au premier tour de la présidentielle. Cette stratégie du « gnagami-tout », un mélange confus d’éléments, semble viser à semer la confusion et à profiter du chaos résultant.
La perspective d’une victoire au premier tour avec 50,1%, face à une opposition fragmentée, est envisagée par le RHDP, s’inspirant du modèle utilisé à Yopougon avec la candidature de Bictogo. Cette approche soulève des inquiétudes quant à la transparence et à l’équité du processus électoral.
Il est également notable que le RHDP et Alassane Ouattara semblent prêts à tout pour maintenir le pouvoir, mettant l’accent sur la victoire plutôt que sur les méthodes utilisées pour y parvenir. Cette approche soulève des préoccupations quant à la démocratie et aux valeurs fondamentales liées aux processus électoraux.
Après la disparition de Bédié, le RHDP concentre son attention sur Thiam, considéré comme un obstacle potentiel. Les tentatives pour discréditer ou isoler Thiam soulignent les tensions persistantes au sein de la politique ivoirienne.
Il est également mentionné que la sécession par le fils de sa majesté OTIMI KASSI ANVO de la reine mère des baoulé semble créer des tensions, avec des efforts apparents du pouvoir pour retarder son intronisation. Les investissements des cadres du RHDP dans la capitale du centre pour manipuler des chefs traditionnels soulignent la volonté de créer des divisions avant les obsèques de Bédié.
Cette situation crée une perception d’une opposition fragmentée et peu stratégique, incapable de saisir les véritables enjeux et les sacrifices nécessaires pour s’opposer efficacement à un quatrième mandat. Les défis auxquels l’opposition est confrontée soulignent la nécessité d’une réflexion stratégique et d’une unité pour faire face aux défis politiques en cours en Côte d’Ivoire.
JACQUES ROGER