Justice en Guinée : Révélation de la Politisation et des Injustices au Sein du Système”
Justice en Guinée : Révélation de la Politisation et des Injustices au Sein du Système”
Le système judiciaire guinéen qui devrait être symbole d’impartialité et d’équité, est aujourd’hui enveloppé de controverse et de manœuvres politiques. Le ciblage présumé d’anciens responsables gouvernementaux, en particulier de figures influentes du parti RPG Arc-en-Ciel, soulève des inquiétudes quant à l’état de la justice en Guinée.
L’une des principales préoccupations est la politisation présumée du pouvoir judiciaire visant à écarter les membres du régime précédent d’Alpha Condé. La Cour constitutionnelle, la CRIEF (Chambre de répression des infractions économiques et financières) et d’autres organes judiciaires sont sous le feu des critiques pour leur rôle apparent dans ces manœuvres politiques.
La CRIEF voulue et respectée et destinée à être un tribunal pour traiter les véritables crimes économiques et financiers à sa création, est maintenant accusée de s’être laissée influencer pour régler des comptes politiques. La figure du procureur Ali Touré a soulevé des questions, avec des allégations d’exécution d’ordres du colonel Doumbouya, le dirigeant militaire actuel. De nombreuses suspensions de décisions judiciaires sont attribuées à l’influence de cette nouvelle alliance, sapant la crédibilité du système judiciaire.
Mr Amadou Damaro Camara, l’ancien président de l’Assemblée nationale, s’est imposé comme un personnage stoïque et une figure courageuse défiant ces abus et déficiences présumés au sein du système dirigé par Doumbouya. Son engagement inébranlable et la ligne de défense sans avocat des charges qui pèsent sur lui et pour la justice met en lumière le besoin urgent de transparence et d’équité.
Le cas du Premier ministre Kassory Fofana est un exemple particulièrement frappant. Il est détenu depuis 19 mois sans procès, malgré de nombreuses ordonnances de mise en liberté provisoire émanant du système judiciaire guinéen. Cette injustice flagrante soulève non seulement des questions sur l’État de droit, mais jette aussi une ombre sur la voie de la démocratie en Guinée.
Au Cœur de l’Injustice : Damaro Camara Face à la CRIEF”
L’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, a été confronté aux rouages de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) le lundi 9 octobre 2023, une date qui restera gravée dans la mémoire de nombre de Guinéens. Lors de cette journée tendue, Damaro Camara a été interrogé par les autorités judiciaires pendant plusieurs heures, dans le cadre d’une affaire qui fait naître des inquiétudes quant à l’impartialité de la justice en Guinée.
Au terme de cet interrogatoire marathon, l’ancien député a obtenu une liberté provisoire, lui permettant de quitter la prison. Cependant, certaines conditions strictes sont associées à cette liberté. Damaro Camara ne peut pas quitter les limites territoriales de Conakry, doit remettre ses documents et titres de voyage au greffe de la cour, éviter tout contact avec les parties civiles et les témoins, ainsi que s’abstenir de toute communication susceptible de compromettre la sérénité de la procédure judiciaire. De plus, il doit se présenter régulièrement aux audiences de la CRIEF.
Malgré sa liberté provisoire, l’affaire de Damaro Camara est loin d’être résolue. Le juge Francis Kova Zoumanigui a reporté les débats au 16 novembre prochain, ce qui signifie que l’ancien président de l’Assemblée nationale est confronté à une période prolongée d’incertitude quant à son sort.
JACQUES ROGER