CÔTE D’IVOIRE: Le silence assourdissant des médias ivoiriens face à la controverse du stade Alassane Ouattara d’Abidjan
Le silence assourdissant des médias ivoiriens face à la controverse du stade Alassane Ouattara d’Abidjan

Dans un pays où la liberté de la presse devrait être un pilier de la démocratie, il est de plus en plus difficile de ne pas remarquer le silence assourdissant des médias ivoiriens face à des questions cruciales qui touchent à la gestion des fonds publics et à la transparence. L’affaire du stade Alassane Ouattara à Abidjan en est un exemple frappant.
Les ingrédients d’un vrai scandale sont réunis : des allégations de détournement de fonds, des dépassements de coûts massifs, des retards dans la réalisation du projet et des résultats décevants. Pourtant, la réaction des médias ivoiriens à cette affaire a été, pour le moins, décevante.
Il fut un temps où les journalistes ivoiriens étaient des défenseurs intrépides de la vérité, des gardiens de la démocratie, et des voix fortes contre la corruption. Des noms tels que Venance Konan, Tiburce Koffi, Alafé Wakili, le doyen Bamba Alex et même le “jeune” Arthur Banga étaient synonymes de journalisme d’investigation et de dénonciation des abus.
Cependant, de nos jours, il semble que la plupart des médias ivoiriens soient devenus de simples fonctionnaires du RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix), le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire. Un véritable club de soutien du régime d’Alassane Ouattara (CSRO) s’est formé, et il est difficile de ne pas remarquer leur réticence à remettre en question les actions du gouvernement.
Lorsqu’un scandale éclate, les journalistes devraient être les premiers à creuser, à poser des questions difficiles et à tenir les responsables pour rendre des comptes. Cependant, dans le cas du stade Alassane Ouattara, le silence des médias est assourdissant. Personne ne semble disposé à fouiller les détails de cette affaire et à demander des comptes au ministre des Sports, Claude Danho Paulin, et au gouvernement.
Le projet du stade Alassane Ouattara a déjà été entaché de controverses depuis le début. En 2021, peu de temps après sa réception, il a dû être fermé pendant deux ans pour refaire la pelouse et entreprendre d’autres travaux. À cet effet, le ministre Danho a sollicité une rallonge de 20 milliards de francs CFA, qui lui a été accordée. Cependant, les résultats sont loin d’être satisfaisants. Il y a des infiltrations d’eau partout dans le stade, la pelouse est en mauvais état, il y a des problèmes d’électricité, pas de WiFi, et la liste des problèmes semble interminable.
La question la plus troublante est de savoir à quoi ont servi les 20 milliards sollicités et obtenus. Pourquoi le projet est-il encore aux prises avec tant de problèmes après une dépense aussi importante ?
Dans un pays où la corruption a longtemps été un problème endémique, les médias devraient jouer un rôle clé dans la lutte contre cette pratique. Malheureusement, de nombreux journalistes ivoiriens semblent avoir perdu leur épine dorsale et leur capacité à remettre en question le pouvoir en place.
Il y a cependant quelques voix courageuses qui continuent de se faire entendre. Des journalistes tels que Silver Konan et le maire Assalé Antoine Dénis Kah Zion jouent encore le rôle de contre-poids face au pouvoir. Mais ils sont rares, et leur travail est souvent entravé par des pressions politiques et économiques.
Il est temps que les médias ivoiriens retrouvent leur voix et leur indépendance. La Côte d’Ivoire a besoin de journalistes courageux et intègres pour surveiller le gouvernement, dénoncer la corruption et faire progresser la démocratie. Le silence ne peut pas être la norme.
LE CHIEN ABOIE LA CARAVANE DU RHDP PASSE … SELON LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION AMADOU COULIBALY…
UN AUTRE FAIT BIZARRE
Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Professeur Adama Diawara, a t-il tenté de corrompte des étudiants?
Une vidéo circule sur les réseaux sociaux dans laquelle on peut voir le ministre Adama Diawara sortir une liasse de billets de banque. Ceux qui relayent cette vidéo accuse le ministre d’avoir tenté de soudoyer les étudiants.
Au vu de tout cela, le ministre a débloqué des fonds pour tenter de les apaiser, mais il s’est heurté à un refus catégorique, car les étudiants sont restés fermes dans leur position, à savoir, le refus de la suppression du tronc commun.
“…et la encore le silence des journalistes du club de soutien du régime d’Alassane Ouattara (CSRO) “
JACQUES ROGER
