Côte d’Ivoire : 1960 – 1993 : de l’indépendance au décès d’Houphouët-Boigny
Côte d’Ivoire : 1960 – 1993 : de l’indépendance au décès d’Houphouët-Boigny

1960 | 1960 |
7 août | Proclamation de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. |
20 septembre | La Côte d’Ivoire est admise à l’ONU. |
3 novembre | Promulgation de la Constitution qui établit un régime de type présidentiel. |
27 novembre | Félix Houphouët-Boigny est élu premier président. Première Assemblée nationale (70 députés). Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), restera jusqu’en 1990 un parti unique. |
1961 | 1961 |
24 avril | Signature d’un traité de coopération entre la Côte d’Ivoire et la France. Ce traité comporte plusieurs volets : économique, monétaire et financier – assistance militaire technique – coopération en matière judiciaire – coopération en matière d’enseignement supérieur et culturelle. |
1962 | 1962 |
24 avril | Signature d’un accord de défense et d’un accord d’assistance militaire technique entre la France et la Côte d’Ivoire. |
août | Création de l’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI) devant regrouper les syndicats dans une unique centrale pour assurer une « participation responsable ». |
1963 | 1963 |
11 janvier | L’Assemblée nationale vote une loi portant création d’une Cour de sûreté de l’État. |
14 janvier | Début de l’affaire dite des faux complots. Houphouët-Boigny lance publiquement des accusations de complot contre un certain nombre de personnalités. |
9 avril | 89 inculpés sont jugés par la cour de sûreté de l’État qui prononce cinq condamnations à mort (les peines ne seront pas exécutées). |
août | Houphouët-Boigny déclenche le « complot d’août 1963 » dit « complot Mockey ». |
octobre | Création de l’Union Nationale des Etudiants de Côte d’Ivoire (UNECI). |
1964 | 1964 |
17 août | La Caisse de stabilisation et de soutien des prix des produits agricoles (CSSPPA – Caistab) devient une société d’État. |
30 décembre | La cour de sûreté de l’État juge 96 inculpés et prononce six condamnations à mort, dont celle de Jean-Baptiste Mockey, qui sera gracié par la suite. |
1965 | 1965 |
7 novembre | Réélection de Félix Houphouët-Boigny à la présidence de la République. Élection des 85 députés du PDCI à l’Assemblée nationale. |
1967 | 1967 |
7 novembre | La Côte d’Ivoire et l’URSS établissent des relations diplomatiques. Elles seront rompues en mai 1969, en raison de l’immixtion de Moscou dans les affaires intérieures, puis rétablies en février 1986. |
1968 | 1968 |
14 mai | Au cours de la guerre civile au Nigeria, la Côte d’Ivoire reconnaît le régime sécessionniste du Biafra, lors de la guerre civile au Nigeria. Lagos rompt ses relations avec Abidjan (rétablies en 1971). En janvier 1970, le Général Ojukwu, ancien chef du Biafra, trouve refuge en Côte d’Ivoire. |
1970 | 1970 |
octobre | Répression d’un soulèvement de l’ethnie Bété, dans la région de Gagnoa, contre la domination économique exercée par les Baoulés, ethnie à laquelle appartient Félix Houphouët-Boigny (le massacre du Gébié). |
novembre | Nouvelle réélection de Félix Houphouët-Boigny à la présidence de la République et élection de 100 députés présentés par le parti unique, le PCDI. |
4 novembre | Houphouët-Boigny est le premier chef d’État noir à préconiser le dialogue avec l’Afrique du Sud. Cette politique de rapprochement aboutira à une rencontre historique, le 21 septembre 1974 à Yamoussoukro, entre le Premier ministre sud-africain John Vorster et le président ivoirien. |
1973 | 1973 |
juin | Tentative de coup d’Etat. |
1975 | 1975 |
16 novembre | Troisième élection de Félix Houphouët-Boigny. Élections législatives (120 députés). |
1977 | 1977 |
juillet | Création du ministère chargé de la réforme des sociétés d’État et de la direction des participations au ministère des finances. En application de « l’esprit de juillet », Houphouët-Boigny procède à un remaniement ministériel qui se traduit par le départ de 4 ministres soupçonnés d’enrichissement personnel. |
1978 | 1978 |
18-19 mars | Sommet de la réconciliation au Liberia entre la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Guinée. Dakar et Abidjan avaient refusé de livrer des Guinéens impliqués dans l’attaque contre Conakry en novembre 1970, menée par l’armée portugaise et des éléments hostiles au régime guinéen. |
1979 | 1979 |
février | Visite de Sékou Touré en Côte d’Ivoire. |
24 septembre | Après avoir recueilli à maintes reprises des chefs d’État renversés, la Côte d’Ivoire, accueille pendant quatre ans l’ancien empereur de Centrafrique Bokassa. |
1980 | 1980 |
12 juillet | Réforme du secteur parapublic : réorganisation et réforme juridique des règles de fonctionnement et du contrôle de l’État. |
1er octobre | Suppression du poste de secrétaire général du PDCI, détenu depuis 15 ans par Philippe Yacé, longtemps considéré comme le “dauphin” d’Houphouët-Boigny qui assume désormais la présidence du parti. |
12 octobre | Quatrième élection de Félix Houphouët-Boigny à la présidence de la République. |
novembre | Elections législatives (147 députés). |
1981 | 1981 |
Premier programme d’ajustement mené sous l’égide du FMI et la Banque mondiale. | |
9-13 juillet | Houphouët-Boigny est le premier chef d’État africain à être reçu à Paris par le président Mitterrand, nouvellement élu. |
1982 | 1982 |
9 février | Manifestations étudiantes, fermeture de l’Université et des grandes écoles. Laurent Gbagbo le leader de la contestation crée l’embryon de ce qui deviendra le Front populaire ivoirien (FPI), principal opposant au PDCI, puis il s’exile en France. |
1983 | 1983 |
21 mars | Yamoussoukro, village natal d’Houphouët-Boigny, devient la capitale du pays. |
1984 | 1984 |
4 mai | Traitement de 224 millions de dollars de dette extérieure publique au Club de Paris (selon les termes classiques). |
3 août | Accord de confirmation du FMI assorti d’un crédit Stand by d’un montant de 82,750 millions de DTS. |
1985 | 1985 |
3 juin | Accord de confirmation du FMI assorti d’un crédit Stand by d’un montant de 66,2 millions de DTS. |
25 juin | Traitement de 215 millions de dollars de dette extérieure publique au Club de Paris (selon les termes classiques). |
12 octobre | Le poste de vice-Président, jamais pourvu, est supprimé. En cas de vacance du pouvoir, l’intérim sera désormais assuré par le président de l’Assemblée nationale. |
27 octobre | Cinquième élection de Félix Houphouët-Boigny à la présidence de la République. |
10 novembre | Elections législatives (175 députés). |
18 décembre | La Côte-d’Ivoire renoue ses relations diplomatiques avec Israël. |
1986 | 1986 |
11 février | Etablissement de relations diplomatiques avec Cuba. |
20 février | Rétablissement des relations diplomatiques avec l’URSS. |
23 juin | Accord de confirmation du FMI assorti d’un crédit Stand-by d’un montant de 100 millions de DTS. |
27 juin | Traitement de 380 millions de dollars de dette extérieure publique au Club de Paris (selon les termes classiques). |
11 août | Mini-sommet à Abidjan des chefs d’Etat de quatre pays (Côte d’Ivoire, Gabon, Togo, Zaïre) sur les problèmes de défense et de sécurité intérieure. |
1987 | 1987 |
27 mai | Abidjan annonce la cessation du paiement de sa dette. |
9 juillet | Devant l’effondrement des cours du cacao, la Côte d’Ivoire décide un embargo sur ses exportations qui durera 18 mois, jusqu’au 2 janvier 1989. |
3 septembre | Le gouvernement fait incarcérer plusieurs responsables du Syndicat national des enseignants du secondaire (SYNESCI) dont le secrétaire général, Laurent Akoun. Ils seront condamnés le 4 décembre de quatre à six mois de prison ferme pour détournements et recel de fonds et de biens sociaux. |
18 décembre | Traitement de 600 millions de dollars de dette extérieure publique au Club de Paris (selon les termes classiques). |
1988 | 1988 |
29 février | Accord de confirmation du FMI assorti d’un crédit Stand-by d’un montant de 94 millions de DTS. |
29 avril | Accord de rééchelonnement avec le Club de Londres, reportant en 1993 le remboursement du principal de la dette privée ivoirienne courant sur les années 1985-1995 et son étalement sur quinze ans. |
septembre | Retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire après six ans d’exil. En novembre, se déroule le Congrès constitutif du FPI. |
1989 | 1989 |
3 janvier | La Côte d’Ivoire annonce officiellement avoir vendu 400 000 tonnes au groupe français “Sucres et Denrées”, c’est la fin de la « guerre du cacao ». |
2 juin | Constitution de la Ligue ivoirienne des Droits de l’homme (LIDHO). |
5 juin | Le prix officiel d’achat du cacao aux planteurs passe de 400 FCFA le kilo à 250 FCFA (puis à 200 FCFA en 1990). |
20 novembre | Accord de confirmation du FMI assorti d’un crédit Stand-by d’un montant de 146,5 millions de DTS. |
18 décembre | Traitement de 881 millions de dollars de dette extérieure publique au Club de Paris (selon les termes classiques). |
1990 | 1990 |
février-mai | Manifestations étudiantes et troubles sociaux. |
mars | Application du plan d’austérité décidé en 1989 avec la Banque Mondiale et la FMI prévoyant, notamment, la baisse des salaires du service public et le prélèvement d’une contribution de solidarité dans le secteur privé. Mais, dès avril, le plan est suspendu à la suite de manifestations à Abidjan. |
5 mai | Houphouët-Boigny accepte l’instauration du multipartisme après trente années de pouvoir absolu du PDCI-RDA, 14 nouvelles formations politiques sont légalisées. |
10 septembre | Le pape Jean Paul II consacre la Basilique de Yamoussoukro. |
28 octobre | Élection présidentielle opposant pour la première fois deux candidats. Félix Houphouët-Boigny est réélu pour un septième mandat avec 82 % des voix devant Laurent Gbagbo. |
6 novembre | Modification de l’article 11 de la constitution : « en cas de vacance de la présidence de la République par décès, démission ou empêchement absolu constaté par la Cour suprême saisie par le gouvernement, les fonctions de président de la République sont dévolues de plein droit au président de l’Assemblée nationale ». La version précédente de cet article ne prévoyait qu’un intérim de quarante-cinq à soixante jours, le temps d’organiser des élections générales. |
7 novembre | Alassane Ouattara est nommé Premier ministre, poste nouvellement créé. |
25 novembre | Premières élections législatives sous le signe du multipartisme (175 députés, dont 9 pour le FPI, le parti d’opposition). |
1991 | 1991 |
mai | Manifestations étudiantes violemment réprimées. |
17-18 mai | Intervention de l’armée (sous le commandement du Général Gueï) sur le campus universitaire après des affrontements entre policiers et étudiants. |
31 mai | 20.000 personnes manifestent pour protester contre cette intervention, à l’appel du Front populaire ivoirien (FPI). Les manifestants, avec à leur tête Laurent Gbagbo, député et leader du FPI, scandent notamment « Houphouët démission ! ». |
20 septembre | Lancement du programme global à moyen terme 1991-1995 par le gouvernement Ouattara et approuvé par les bailleurs de fonds internationaux. Les objectifs généraux du programme visent le retour aux grands équilibres macro-économiques, sans pour autant recourir à la manipulation du taux de change du franc CFA. Le lancement du programme est notamment appuyé par le FMI (crédit stand-by d’un montant de 82,750 millions de DTS) et la Banque Mondiale (3 programmes sectoriels : ajustement financier (Pasfi), compétitivité (Pasco) et ressources humaines (Pasrh). |
16 octobre | Adhésion au pacte de l’ONU sur les droits civils et politiques, et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de l’OUA (Organisation de l’unité africaine). |
20 novembre | Traitement de 724 millions de dollars de dette extérieure publique au Club de Paris (selon les termes de Houston). |
1992 | 1992 |
29-30 janvier | Manifestations étudiantes. Flambée de violence dans les cités universitaires, au lendemain des déclarations du président Houphouët-Boigny, affirmant qu’il n’y aurait « aucune sanction » contre le chef d’état-major de l’armée, considéré comme principal responsable des exactions commises en mai 1991, selon le rapport d’une commission d’enquête. |
18 février | Arrestation de Laurent Gbagbo à la suite d’une violente manifestation de l’opposition. |
6 mars | Laurent Gbagbo ainsi qu’un certain nombre de personnalités de l’opposition sont été condamnés à deux ans de prison ferme et 300 000 francs CFA d’amende. |
1er avril | L’aile progressiste du PDCI propose à toutes les formations politiques « un contrat politique et social » afin de « vivre ensemble la démocratie ». |
7 avril | Établissement de relations diplomatiques avec l’Afrique du Sud. La Côte d’Ivoire est le premier pays africain à prendre cette initiative. |
11 avril | Un non-lieu est accordé à 52 personnes arrêtées lors de la manifestation de février. |
30 avril | 45 militants ou sympathisants de l’opposition sont condamnés à un an de prison et 300 000 francs CFA d’amende pour leur participation aux destructions commises le 18 février. |
20 juin | Le président Félix Houphouët-Boigny est de retour après 4 mois et demi d’absence passés en France et en Suisse. |
29 juillet | L’Assemblée nationale une loi d’amnistie en faveur des dirigeants de l’opposition emprisonnés, qui accorde le « pardon pour toutes les infractions liées à l’activité politique depuis l’instauration du multipartisme dans le pays en avril 1990 ». |
30 juillet | Félix Houphouët-Boigny gracie 2 443 détenus qui avaient été condamnés à des peines de prison d’un an ou moins. |
31 juillet | Libération du leader de l’opposition, Laurent Gbagbo, président du groupe parlementaire du Front populaire ivoirien (FPI), et de près d’une centaine de démocrates dont René Dégni Ségui, le dirigeant de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) condamnés suite à la manifestation du 18 février 1992. |
28 août | Ouverture du premier congrès du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), sous la présidence de son secrétaire général Francis Wodié. |
septembre | À l’appel de la FESCI, les étudiants boycottent les examens. |
15 octobre | Fermeture des cités universitaires d’Abidjan. |
23 décembre | Création du Conseil constitutionnel. |
1993 | 1993 |
9 mars | Les députés ivoiriens demandent au Président de surseoir au programme de privatisations. Cette démarche révèle au grand jour la “guerre des chefs” pour la succession à la tête de l’État qui, bien qu’officiellement niée, oppose le président de l’assemblée, M. Konan Bédié, au Premier ministre Alassane Ouattara. |
28 mars | Le président Houphouët-Boigny renouvelle sa confiance au chef du gouvernement Alassane Ouattara. |
avril | Répondant à une demande du FMI, le gouvernement annonce une réduction de près d’un quart du nombre de ses fonctionnaires. |
3 mai | Démission du Président de la cour suprême, Lanzeni Coulibaly, accusé dans la presse locale d’émission de chèques sans provisions. |
19 août | Touré Saliou est nommé ministre de l’éducation nationale. |
9 octobre | Hospitalisation à Paris du Président Félix Houphoët-Boigny. |
7 décembre | Décès du Président Félix Houphouët-Boigny. Henri Konan Bédié, président de l’Assemblée nationale, est chargé de terminer son mandat. |
9 décembre | Le premier ministre Alassane Outtara annonce sa démission et celle de son gouvernement. |
11 décembre | Konan Bédié désigne Daniel Kablan Duncan comme Premier ministre. |
31 décembre | Laurent Gbagbo lance un appel au rassemblement des « forces politiques et sociales démocratiques » autour d’un « programme commun de gouvernement ». |
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